L’Eurodéputée UMP Marie-Thérèse Sánchez-Schmidt a visité aujourd’hui des campements de roumains en Catalogne. Le Parti Populaire catalan (opposition conservatrice) a médiatisé cette visite pour reprendre à son compte la stigmatisation des Roms initiée par le gouvernement de Sarkozy.
Il s’agissait officiellement pour l’élue UMP au Parlement européen de voir sur le terrain comment la population locale cohabite avec ses voisins Roms. La réponse était écrite d’avance : mal.
«La situation est similaire en France. Les problèmes de sécurité et de vie en commun sont les mêmes »,
s’est empressée de conclure Marie-Thérèse Sánchez-Schmidt devant un essaim bourdonnant de caméras et de micros dans le quartier de La Salud, à Badalona, près de Barcelone. Sur les pas de Alicia Sánchez-Camacho –leader du PP en Catalogne- l’europarlementaire a fait un tour des quartiers censés être, selon la droite et l’extrême droite catalanes, les plus conflictuels. Une occasion en or, à deux mois des élections en Catalogne, de surfer sur la vague xénophobe en Espagne comme ailleurs.
Marie Thérèse Sánchez-Schmidt, française d’origine espagnole s’exprimant parfaitement dans sa langue paternelle avec les habitants de Badalona, a expliqué qu’elle avait voulu prendre en défaut ses collègues eurodéputés socialistes, qui lui assuraient que le gouvernement Zapatero avait su résoudre les tensions entre Espagnols et gitans roumains.
Pendant l’heure de cette « visite au zoo » organisée de longue date, Marie Thérèse Sánchez-Schmidt a pris note des commentaires de certains riverains :
«Ils viennent d’une autre planète ! On ne peut pas nous accuser de racisme ».
Bizarrement, la plupart de ces plaintes provenaient de citoyens roumains las « d’être volés » par leurs compatriotes, ou de gitans espagnols méfiants à l’égard des Roumains. D’où l’interrogation du quotidien El País sur son site internet : ces riverains étaient-ils vraiment là par hasard ?
Ces derniers jours, depuis que gonfle la polémique sur les expulsions collectives de gitans roumains en France, la droite espagnole s’empresse d’agiter aussi le chiffon rouge. Mariano Rajoy, chef de l’opposition à Zapatero, a soutenu les mesures anti-Roms d’Eric Besson.
Quant à Jorge Fernández-Díaz, le chef de file du Parti Populaire à Barcelone, il tiré la sonnette d’alarme : les Roumains expulsés de France risquent de « s’installer massivement en Espagne ». La solidarité avec le gouvernement français a des limites… Selon des chiffres non officiels, il y aurait près d’un million de Roms en Espagne, dont 100.000 sont Roumains.