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Les syndicats européens à l’assaut de Bruxelles

mercredi, 29 septembre, 2010 - 20:33

Organisée à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), l'Euromanifestation a atteint son objectif: montrer l'opposition des forces sociales à l'austérité prônée par la Commission européenne.

Pour la Confédération Européenne des Syndicats, c'est un succès sans précédent : 100 000 personnes auraient participé hier à l'euromanifestation dans les rues de Bruxelles. Le dernier exercice du genre remontait à 2001 et n'avait mobilisé alors que 80 000 personnes.

Un New Deal européen

Les organisations syndicales de 30 pays se sont retrouvées avec un objectif commun : dénoncer les plans d'austérité nationaux soutenus par les institutions européennes. Pour John Monks, le président du CES,

ce que nous préparent en ce moment les dirigeants européens, ce sont les mêmes mesures que celles prises par les Américains au lendemain de la crise boursière de 1929 et qui avait conduit à la crise de 1931. Or ce qu'il nous faut c'est un New Deal européen comme l'a fait Roosevelt aux Etats-Unis.

Il se dit aussi certain que les banques, qui renouent avec les bénéfices, "vont continuer à octroyer des bonus à leurs actionnaire en fin d'année" ce qui va "provoquer une explosion de colère". Et d'ajouter que les syndicats européens font tous la même analyse : l'austérité va engendrer une deuxième crise économique, sociale et politique.

"Pour que Barroso sache"

Parti du quartier de la Gare du Midi en bordure du centre ville, le cortège s'est lentement dirigé vers le quartier européen, siège de la Commission et du Parlement, troublant le calme habituel de cette partie de la ville peuplé majoritairement d'euro-fonctionnaires. Les principaux leaders syndicaux français étaient présents.


Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, membre de la délégation qui a rencontré le Président de la Commission européenne en fin d'après midi,

il est essentiel qu'un message soit délivré au niveau européen. Un message commun pour que José Manuel Barroso sache aussi ce que pense les salariés".

Des institutions bien protégées

Bien que s'exprimant dans une multitude de langues, les manifestations scandaient "ce n'est pas notre crise et nous ne payerons pas pour les banquiers" et "nous voulons une autre Europe, une Europe sociale".
Pour symboliser le décalage entre les travailleurs et les banques, une parodie de contre manifestation était organisée en début de cortège. Une quinzaine d'hommes d'affaires, vêtus et masqués de noir, munis de parapluies, du Financial Times ou de mallettes scandaient des slogans tel que "ne touchez pas à nos privilèges" tout en brandissant des pancartes "la spéculation, un stimulant pour l'économie".

Bien que certains députés européens de gauche aient, eux aussi, battu le pavé, cela n'a pas empêché nombre de manifestants de huer le Parlement européen – fortement gardé par la police belge – lorsqu'ils passèrent devant.

Si encore aucun gouvernement n'a l'intention de fléchir face à la rue, la manifestation du 29 septembre à Bruxelles aura eu le mérite de montrer une réelle capacité des syndicats à rassembler par delà les frontières et par delà les secteurs d'activités : du "gueule noir" allemand à … l'officier de police roumain.

 

 

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