Après le marché, la réservation d’un billet d’avion et le paiement de factures, c’est au tour du divorce de passer au Web. Trois sociétés suisses permettent de tout régler en quelques clics. Plus besoin de passer par un avocat et de dépenser des milliers de francs.
Contrairement à la France, qui n’autorise pas les divorces sans passer par un avocat, la Suisse permet aux conjoints, qui veulent en finir à l’amiable, de se débrouiller seuls.
Il y a beaucoup de couples qui n’ont pas d’enfants et qui sont mariés sous le régime de la séparation de biens. Ils veulent juste divorcer. Cela demande uniquement un passage de cinq minutes devant le juge qui prononcera le divorce. Ce n’est rien de plus. La présence d’un avocat n’est pas nécessaire, explique Douglas Hornung, avocat et fondateur de Divorce.ch.
Ce site propose une première partie gratuite qui donne les explications de base avec des statistiques et les lieux communs sur le divorce. Le site relate également les autres possibilités telles que la séparation. Si le couple persiste, une deuxième partie, payante (39 francs suisses, environ 26 euros), donne toutes les informations complémentaires sur les pensions alimentaires, la garde des enfants et la procédure à suivre. Finalement, le couple doit s’acquitter de 960 francs suisses, soit environ 636 euros, pour recevoir la demande de divorce à adresser au Tribunal.
Cela revient à moins de mille francs, alors qu’un divorce classique coûte, dans le meilleur des cas, entre trois et six mille francs. Cela peut aller bien au-delà en cas de dispute, ajoute Douglas Hornung.
Active depuis 2007, la société réalise en moyenne quinze à vingt divorces par mois. Le site a une fréquentation d’environ 300 visiteurs par jour. Dernièrement, il a été traduit en allemand pour conquérir la Suisse allemande, mais peine à décoller.
Des divorces standardisés
Basé sur le même principe, easydivorce.ch propose également de finaliser un accord en ligne. En revanche, la société ne donne pas de conseils et demande 490 francs (environ 323 euros) pour la séparation et 790 francs (environ 521 euros) pour le divorce.
Moins favorable à cette méthode tout en ligne, Paola Pozzi, avocate de Divorce-Service.ch, préfère donner la possibilité aux couples de rencontrer un avocat. "Nous leur donnons toutes les informations en ligne, puis ils viennent nous voir. Souvent, même quand il n’y a pas de conflit, les gens passent une entente de divorce qui peut se révéler inéquitable. Le tribunal peut aussi refuser de déclarer le divorce dans ces cas-là", assure l’avocate qui vise une approche plus humaine.
Cette situation ne s’est toutefois présentée qu’une seule fois pour Divorce.ch qui a déjà conclu plus de 250 divorces. "Nous garantissons le suivi de nos clients. Si le tribunal refuse de signer le divorce, nous nous présentons à l’audience suivante avec notre client." Pour Douglas Hornung, les divorces sont de plus en plus standardisés et les juges prennent pratiquement toujours les mêmes décisions. En tout cas pour le commun des couples :
Il n’y a que les divorces de stars qui soient vraiment compliqués avec des pensions alimentaires complètement dingues.