Il s’agissait sans doute de la radio la plus poétique d’Europe. Birdsong diffusait chaque nuit, en Grande-Bretagne, entre minuit et 6 heures du matin, des chants d’oiseaux.
En dix-huit mois d’existence, plus de 500 000 auditeurs ont écouté ces volatiles mélodies aux vertus thérapeutiques, à en croire certains. Dans les maisons de retraite médicalisées, des patients assurent que les gazouillis diminuaient leurs douleurs. Un fan affirme, quant à lui, que l’écoute en boucle des pépiements et des sifflements lui permettait de s’endormir, malgré les acouphènes dont il souffre. La station Oneword, propriétaire de la fréquence de Birdsong, a estimé que de la musique plus classique améliorerait l’audience. Rossignols, merles et mésanges ont donc fait place au rock, au jazz et à la musique indienne. Dans la semaine suivant cette décision, les forums Internet ont été inondés de lettres de protestation. Les patrons de Oneword se sont fait traiter… de tous les noms d’oiseaux.