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David Miliband tire sa révérence

lundi, 4 octobre, 2010 - 19:57

Battu par son frère Edward, David Miliband a annoncé la semaine dernière son refus de travailler sous ses ordres. Il dit vouloir lui "laisser de l’espace" à la tête du Parti travailliste.

Le mélodrame Miliband a pris une tournure assez amère avec l’annonce par David, l’aîné et grand battu de l’élection du nouveau leader du Parti travailliste britannique, de son retrait momentané des devants de la vie politique nationale. Dans une lettre, l’ex-ministre des Affaires Étrangères explique son refus de postuler pour une place au sein du "Cabinet fantôme" ("Shadow Cabinet" gouvernement virtuel de l'opposition) dirigé par son frère Ed et par la nécessité de lui laisser de "l’espace" et de le soutenir de loin, depuis les rangs parlementaires. Il souhaite également "recharger ses batteries" après avoir multiplié les postes ministériels depuis 2002.

Il se dit "être absolument certain" de sa décision

Ed a besoin de champ libre pour mener sa politique. La présence d’un grand frère à ses côtés ne peut que le perturber. On a vu mardi lors de son discours combien mes moindres faits et gestes étaient observés et cela ne peut pas être bon pour lui et pour le parti.

Dès l'annonce de sa défaite, son avenir au sein du Labour était devenu très incertain. Le revers a été brutal alors qu'il était donné favori. Sur le coup, il n'avait pas voulu préciser ses intentions, même si ses proches disaient déjà qu’il songeait sérieusement à arrêter sa carrière politique au niveau national. Il avait pourtant fait part de son trouble en expliquant aux journalistes venus le questionner dimanche : "je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte mais j’avais prévu une toute autre semaine me concernant… " Afin de réfléchir plus au calme, il s’était réfugié dans un hôtel à l’écart du centre de Manchester et avait ensuite quitté la capitale du football britannique dès la fin du discours de son frère, mardi soir.

Partir le plus vite possible

Ed avait, officiellement du moins, soutenu son maintien au sein des instances dirigeantes du Labour. Dès son élection, il avait assuré qu’"il pouvait encore apporter beaucoup à la politique britannique". Mardi 28, il avait renouvelé ses propos tout en laissant penser que son frère se retirerait :

Voyons ce qu’il va dire aujourd’hui, mais quelle que soit sa décision, je suis certain que nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui.

Alistair Darling, l’ancien chancelier de l’Exchequer, estimait de son côté avant l’annonce de son retrait "que le parti sera bien meilleur avec lui dans les rangs de l’opposition que sans lui", comme de nombreux autres membres de son parti. D’autres voix estimaient en revanche qu’il "est fini" et qu’il devrait "partir le plus vite possible".

La violente attaque lancée mardi par Ed contre la guerre en Irak, en faveur de laquelle il s’était prononcé en 2002, a dû confirmer sa conviction qu’il lui serait compliqué de travailler sous les ordres d’un frère aux vues divergentes. A défaut, David Miliband explique qu'il pourra "désormais passer plus de temps avec ma famille". L’ambitieux qu’il était se réconforte comme il peut.


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