Trois chaînes d’hôtels néerlandaises ont renoncé début juin au foie gras.
Le fleuron de la gastronomie française ne figure plus au menu de trois grandes chaines hôtelières, Carlton, Bilderberg et Mövenpick, en raison des pressions exercées par Wakker Dier (“Animal éveillé”). Cette association de défense des animaux milite contre le gavage des canards, le découpage à vif des poissons et toutes sortes de mauvais traitements infligés par l’industrie agroalimentaire à nos amies les bêtes.
Aux Pays-Bas, la production de foie gras est interdite, comme en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, en Suède et dans six autres pays d’Europe. Les chaînes d’hôtel qui le suppriment pourraient y gagner en termes d’image. Après tout, elles ne font que suivre l’exemple donné par la reine Beatrix elle-même. Questionnée en 2007 au Parlement par le nouveau Parti pour les animaux (Partij voor de Dieren, PVDD) sur le foie gras servi dans l’un de ses palais, sa majesté a d’abord invoqué une “exception”. Puis supprimé le plat controversé de ses réceptions, comme le prince de Galles en Grande-Bretagne.
Débats au Parlement sur le bien-être des animaux
La police néerlandaise, de son côté, recherche activement les plus radicaux des activistes animaliers. Ils relèvent de « l’extrême gauche dangereuse », selon les services de renseignement. Leurs militants font des opérations dans les fermes, la nuit, pour libérer des lapins ou des visons. Ils mettent le feu à des camions de bouchers et menacent les responsables de sociétés qui pratiquent des tests sur les animaux. Le noyau dur de ce militantisme s’est déplacé ces deux dernières années de la Grande-Bretagne vers les Pays-Bas, où la répression est moins sévère.
En terre de tolérance, personne ne semble se souvenir que c’est Volkert van der Graaf, un défenseur néerlandais de la cause animale, qui a assassiné, en 2002, le leader de la droite populiste Pim Fortuyn. Le petit PVDD, créé par une ancienne responsable de Wakker Dier, est entré au Parlement en 2006. Depuis, il multiplie motions et débats sur le bien-être des animaux. Une majorité de députés s’est prononcée le 26? mai pour une interdiction de l’élevage des visons ou de tout autre animal à fourrure – une grande revendication des militants animaliers de tout poil.