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Vague brune dans un bastion rouge

lundi, 11 octobre, 2010 - 15:13

A Vienne et sa région, l'extrême droite a réalisé une percée sans précédent avec plus du quart des voix dans un fief traditionnellement social démocrate. La gauche (SPÖ) perd sa majorité absolue.

On a peu parlé "ramassage de poubelles" et "repas bio dans les cantines", lors de ces régionales à Vienne. La place de l’islam en occident a mobilisée seule l’attention, grâce à Heinz-Christian Strache, leader du FPÖ (Parti Libéral d'Autriche) depuis 2005. Son parti a réalisé une véritable percée en passant de 15 à plus de 27 % de voix.


Le successeur de Jorg Haider est un technicien dentaire, âgé de 41 ans, sourire "colgate" et allure de gendre idéal. Sous son impulsion, le FPÖ surfe sur un rejet de l’islam : il a promis de se battre pour les femmes libres et contre le tchador, il réclame un référendum pour l’interdiction des minarets. Dimanche 10 octobre, à l'annonce des résultats, l’ensemble de la classe politique a instauré un cordon sanitaire autour de sa personne, tant sa stigmatisation des Turcs suscite un véritable rejet, tant à gauche que dans les rangs de la droite conservatrice-chrétienne. Dans une bande dessinée, Strache appelait récemment les jeunes autrichiens à en "coller une au Mustafa", sous-entendu à se battre comme les grands pour protéger la capitale autrichienne contre une "troisième invasion turque".


En dépit de cette rhétorique dans l’air du temps, reprise actuellement par les leaders populistes en Suède, aux Pays-Bas ou en Allemagne, la structure politique de l’extrême-droite autrichienne a peu évolué depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En tout, 50 membres de corporations pangermanistes ont été recensés sur les listes du FPÖ. Ces "Burschenschaften" sont des cercles de l’ombre, réunissant dans le plus grand secret les partisans d’une idéologie élitiste, raciste et aux accents néonazis. Comme Jörg Haider à son époque, Strache est donc une machine à gagner les élections pour ces réseaux discrets, qui ensuite, récoltent des postes à tous les échelons de l’Etat.


Sur un peu plus d'un million d'Autrichiens appelés à voter à ces élections dans la région de Vienne, environ 108 000 citoyens européens non autrichiens pouvaient participer au scrutin.
 




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