Images chocs, thèmes tabous, questions directes et réponses fermes. Entre février 2001 et janvier 2002, le Diario de Noticias (DN) – le Quotidien des nouvelles – a bousculé les idées reçues avec sa campagne Estrada viva (la route en vie).
Une pleine page quotidienne consacrée à la sécurité routière – ou à son absence – pendant deux ans, puis une page par semaine les deux années suivantes : le DN, très respectable quotidien de référence au Portugal, venait de se lancer dans le lobbying. « Un lobbying voulu par la direction de l’époque et assumé par l’ensemble de la rédaction », explique Paula Sanchez qui a un temps coordonné la rubrique. Des centaines d’articles dérangeants comme cette “une” (ci-dcontre) sur les erreurs “comptables” de la Direction générale des routes (DGV). Estrada viva a contraint les politiques à prendre des mesures et les conducteurs à prendre leurs responsabilités. La fin du fatalisme a fait passer le nombre de tués sur les routes de 2 000 en moyenne par an à 776. Pourtant, près de dix ans après la campagne du DN, le Portugal ne prend toujours pas en compte la mortalité trente jours après l’accident. Mais la norme européenne sera adoptée l’an prochain.