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Plan d’austérité britannique : Osborne mieux que Thatcher

jeudi, 21 octobre, 2010 - 10:46

Le Royaume-Uni se prépare à quatre années difficiles après l’annonce d’une réduction des dépenses publiques de 120 milliards d'euros sur quatre ans. Les syndicats estiment qu’un million d’emplois seront supprimés.

Méthodiquement, malgré une toux tenace, le chancelier de l’échiquier George Osborne a énuméré hier devant la Chambre des Communes (voir vidéo ci-dessous) les mesures d’austérité destinées à mettre fin, d'ici à 2015, à un déficit public qui devrait atteindre 109 milliards de livres sterling (120 milliards d'Euros) pour l'année fiscale 2010/2011.

Aujourd’hui est le jour où le Royaume-Uni sortira du bord du précipice, où nous nous attaquons à la facture d’une décade de dettes et avons stabilisé les services publics pour le long terme. C’est un chemin difficile mais il mène à un meilleur futur.

 

Au total, 81 milliards de livres sterling (120 milliards d'euros) seront économisés par l’Etat d’ici à avril 2015.

Cinq mois après leur victoire électorale, le retour des conservateurs au pouvoir est devenu réalité pour les Britanniques, une réalité pénible. Au palmarès européen de l'austérité, le Royaume-Uni est dans le peloton de tête.

Fonctionnaires au régime sec

Comme au bon vieux temps du Thatchérisme triomphant, les fonctionnaires sont les premiers visés par la baisse des budgets ministériels, qui se situe en moyenne autour de 23% mais atteint dans certains cas 51%. George Osborne a confirmé que celles-ci aboutiront à

la suppression de 490.000 postes d’ici à 2015.

Le salaire des heureux restants est gelé pour trois ans et leur cotisation retraite augmentée de 3%, soit une perte de revenu réel estimée entre 6 et 12% par an.

En revanche, l’allongement de l’âge de la retraite de 65 à 66 ans d’ici à 2020 et les 7 milliards de livres sterling d’économies en dépenses sociales toucheront toute la population. Le gouvernement estime que les foyers perdront en moyenne 4% de leurs revenus suite aux hausses d’impôts et aux baisses des allocations. Les réductions des budgets de la police et la hausse du tarif des transports affecteront encore un peu plus leur quotidien et leur niveau de vie.

C'est la faute aux Travaillistes !

Le chancelier de l’échiquier ne veut pas assumer la responsabilité de ces mesures. Les seuls responsables de cette cure d'austérité sont les travaillistes, incapables, affirme-t-il, de gérer l’économie quand ils dirigeaient le pays.

Pour les syndicats, ces mesures sont, avant tout profondément injustes. "Ceux qui n’avaient pas de ministres pour défendre leurs intérêts, mais qui sont plus vulnérables, perdent le plus aujourd’hui", estime Brendan Barber, le secrétaire général de la confédération TUC.

Mais la plus grande tragédie est que ces coupes déprimeront l’économie en engendrant la perte d'un million d’emplois, affecteront les commerces et la confiance des consommateurs. Il y aura beaucoup de douleur et peu à gagner.




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