Avec 112 millions d'adeptes aujourd’hui en Europe, la presse en ligne attire toujours plus d’internautes. Mais elle peine à trouver son modèle économique.
La presse en ligne gagne des lecteurs, mais pas ou peu d’argent. Aujourd’hui encore, les internautes européens utilisent d’abord le Web pour chercher des informations sur des produits ou des services (51% des internautes), gérer leur compte bancaire (32%) ou chercher des informations sur la santé (33%). Mais l'audience des sites de presse en ligne progresse. C'est le quatrième usage de la toile (31%), devant le téléchargement ou le shopping. Selon une étude publiée cette année par la Commission européenne, 60% des Européens âgés de 16 à 74 ans, soit plus de 210 millions de personnes, sont des "internautes réguliers". Parmi eux, 112 millions lisent la presse online.
Les Norvégiens addicts absolus
En 2006, les français étaient bons derniers de la classe européenne : 9% seulement des 16 – 74 ans consultaient régulièrement des sites d’information. Trois ans plus tard, ils sont 24%, soit 11 millions de personnes. La France rattrape son retard, mais reste en-dessous de la moyenne européenne. Le record est détenu par les Norvégiens : 76% consultent des sites d’information, contre 64% des Finlandais et 50% des Suédois.
L’Espagne (38%) et, dans une moindre mesure, le Portugal (28%) font également mieux que la France. Et, sur la même période, l’audience des sites internet d’info a même doublé au Royaume Uni, pour atteindre 43%.
Comment monétiser l'audience?
Comme les journaux papier, la presse en ligne pâtit d’un manque de revenus publicitaires. Comment, dés lors, monétiser la manne des 112 millions d’"info-internautes" européens? Lors de la première journée française de la presse en ligne, le 22 octobre dernier, les experts ont signalé la nécessité d’augmenter le "revenu par utilisateur". Des pistes ont été évoquées : vente de produits ou services en ligne ou encore vente d’articles à l’unité. Mais aussi les dons financiers.
Les internautes achètent déjà d’autres types de contenus, de la musique, des vidéos, des photos… Certains pays en Europe sont plus mûrs que d’autres. En Norvège, 27% des habitants entre 16 et 74 ans achètent couramment des contenus en ligne. Suivent de près le Danemark (23%), puis, ex-aequo, le Royaume Uni et l’Islande (19%).
La France participe d’un groupe intermédiaire, avec une belle évolution entre 2006 et 2009, passant de 7 à 15% de population habituée à acheter des contenus en ligne. A ses côtés, le Luxembourg (17%), les Pays-Bas (13%), l’Allemagne (16%), puis la Finlande et la Suède, toutes les deux à 10%.
Il existe enfin un troisième groupe de pays, où il est inenvisageable pour l’instant de monétiser la presse en ligne à travers les contributions ou les achats des lecteurs. Non seulement l'audience des sites internet d'information reste très marginale, mais elle diminue depuis 2006! On signalera la Pologne qui passe de 6 à 5%, la Slovénie qui régresse de 4 à 3%, puis la Grèce et la Tchéquie, qui reculent de 2 à 1%.