Les eurodéputés socialistes se défaussent
Les eurodéputés socialistes (PSE) se sont associés cette semaine aux conservateurs (PPE) pour bloquer une résolution de soutien à la Tunisie démocratique à la consternation des libéraux et démocrates, des Verts, de la GUE (gauche non socialiste).
Les Tunisiens n'auront même pas un soutien, certes purement formel, du Parlement européen. Les eurodéputés socialistes justifient leur refus de soutenir la révolution tunisienne en expliquant préférer attendre "que la situation se stabilise". Le fait que le quasi-défunt Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu Zine El Abidine Ben Ali était, il y a quelques jours encore, membre de l’Internationale socialiste, expliquerait-il cette défausse socialiste? On n'ose le penser.
Quoi qu'il en soit, si Martin Schutlz, le président du groupe PSE a, un tant soit peu, le sens de l'histoire, il a dû se dire en son fort intérieur, comme Daladier accueilli en "sauveur de la paix" après avoir signé les accords de Munich: "ah, les cons !" en pensant aux membres de son groupe qui ont bloqué la résolution de soutien à la Tunisie.
Colère de Cohn-Bendit
Combien de temps les socialistes européens du PSE vont-ils encore attendre pour voter une aide d'urgence à la nouvelle démocratie tunisienne aujourd'hui assez virtuelle après 23 ans de verrouillage total de la vie démocratique par Ben Ali et son bras armé politique, le RCD?
Comme l'a affirmé avec force face Daniel Cohn-Bendit pour tenter, en vain, de convaincre une majorité d'eurodéputés : "le dictateur est tombé, mais la structure de la dictature est toujours en place".