Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE ont adopté un plan d'action pour assurer de l’énergie disponible à l’ensemble des citoyens européens et réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur.
Dans un communiqué diffusé à la presse lors Réunis lors du Conseil Européen vendredi à Bruxelles, le cabinet du Président Herman Von Rompuy a résumé en 15 points les mesures prises lors de la réunion, insistant sur le rôle clé de l’Union Européenne dans la stratégie à mettre en place.
Il n’est plus possible de faire des politiques énergétiques dans un contexte purement national ; nous avons besoin d’un cadre européen".
L'objectif affiché dans la déclaration est triple: diversifier les modes de production d'électricité pour sortir l'UE de sa dépendance énergétique à l'égard la Russie et du Moyen-Orient, renforcer les réseaux pour acheminer gaz et pétrole aux quatre coins de l'UE et réaliser des économies d’énergie pour atteindre les objectifs formulés pour 2020.
Nucléaire, CO2 et développement durable
Au côté des énergies renouvelables figurent désormais les technologies faibles en carbone ou faiblement carbonées, sûres et durables. Concrètement, cela veut dire le nucléaire, comme l’avait demandé la France soutenue par la République Tchèque mercredi dernier, dans une déclaration commune de leurs ministres des Affaires Européennes.
Point 10 – Les états-membres de l’UE vont promouvoir les investissements dans les technologies faibles en carbone renouvelables, sûres et durables, et vont se concentrer sur la mise en application des technologies établies dans le Plan stratégique pour les technologies énergétiques (Plan SET).
Les 27 ont aussi traité de la question de l’extraction de gaz schiste qui a fait polémique en France ces dernières semaines, notamment à travers les déclarations de Corinne Lepage appelant à un moratoire en décembre, et la réaction de NKM jeudi pour plus de prudence et le respect des normes environnementales.
Point 7 – Pour augmenter davantage la sécurité de ses réserves, le potentiel européen d’extraction durable et d’utilisation d’énergies fossiles conventionnelles et non conventionnelles (gaz schiste et pétrole schiste) doit être évalué
Brouiller les pistes
L’introduction de cette nouvelle catégorie (énergie faiblement carbonée) est une hérésie pour nombre d’experts et d’écologistes qui militent pour l’augmentation des "véritables" énergies renouvelables : éolien, solaire, hydraulique, etc. Contactée par Myeurop, Corinne Lepage, députée européenne et présidente de Cap 21, s’insurge contre ce tout de passe-passe.
Ils parlent d’énergie non carbonée, ce n’est pas le sujet ! Le sujet est de savoir si l’on va vers des énergies qui sont renouvelables ou des énergies qui ne le sont pas. La question de leur impact sur le changement climatique est un autre sujet, étant entendu que l’énergie nucléaire n’est pas sans effet sur le climat, c’est faux. Elle a d’autres effets qui sont tout à fait détestables. Assimiler par une catégorie à part le nucléaire aux énergies renouvelables est absolument inadmissible."
Mais pourquoi la France cherche-t-elle justement à brouiller les pistes ?
- Par crainte de ne pas atteindre l’objectif de 23% d’énergie renouvelable en 2020, et ainsi pouvoir "gonfler" son score grâce aux centrales ?
- Pour préserver un marché du nucléaire qui jouit d’une position priviligiée dans notre pays et qui craint de se voir concurencé trop durement par le renouvelable ?
Des questions auxquelles Myeurop tentera d’apporter des éléments de reponse ce week-end.