La magistrature italienne demande le jugement immédiat de Silvio Berlusconi pour prostitution de mineure et abus de fonctions. Il est passible de 6 mois à 3 ans de prison pour prostitution de mineure et de 4 à 6 ans de prison pour "concussion". Et désormais, il ne bénéficie plus de son immunité.
Chronique d'une fin maintes fois annoncées. Le scandale sexuel du Rubygate signera-t-il vraiment cette fois, la chute de Berlusconi? On a du mal à le croire, bien que…
Le Cavaliere n'est plus, cette fois, invulnérable. Il n'est plus protégé par la loi dite d' "empêchement légitime", invalidée par le Conseil Constitutionnel, qui le mettait, en tant que chef du gouvernement, à l'abri des foudres de la justice.
Les magistrats sont, dés lors, bien décidé à faire, jusqu'au bout, leur métier. Depuis le 21 décembre dernier, le Président du Conseil italien est sous le coût d'une enquête dirigé par le parquet de Milan. Il aurait entretenu des relations avec une prostituée mineure, Ruby alias Karima El Mahroug, entre février et mai 2010.
7 000 euros la soirée
De plus, il est intervenu auprès de la police pour faire libérer Ruby, arrêtée pour vol. La jeune femme reconnait avoir perçu la somme de 7 000 euros à la suite d'une soirée passée en compagnie de Berlusconi, mais nie avoir eu des relations sexuelles avec lui. D'après plusieurs écoutes téléphoniques, elle aurait demandé 5 millions d'euros pour garder le silence.
La juge d'instruction Cristina Di Censo, a cinq jours pour statuer sur la demande du parquet, cette période pourrait être prolongée. Si elle aboutissait, une procédure accélérée pourrait démarrer avant l'été. Juridiquement dans les cordes, le chef du gouvernement tente une nouvelle fois de modifier la législation en sa faveur. Il demande au Parlement de voter au plus vite une nouvelle loi sur mesure "pour qu'un magistrat ne puisse tenter de détruire de façon illégitime quelqu'un qui a été élu par les citoyens".
"Ultime saloperie"
Mais au-delà de ces nouveaux déboires judiciaires, , le Cavaliere, déjà empêtré dans trois procédures judiciaires qui doivent reprendre au printemps, a surtout perdu la confiance de 65% des Italien selon un sondage récent.
Seul le très berlusconien quotidien "Il Giornale" dénonce "l'ultime saloperie" que représenterait un procès immédiat. Le "Corriere della Sera", journal classé à gauche, vient, lui, de publier des écoutes téléphoniques de jeunes filles impliquées dans le "Rubygate" révélant que leurs propres parents les incitaient à participer à ces soirées.
"Ces diners tout à fait normaux" d'après le Président du Conseil se termineraient, selon la presse, en véritable orgies. Le chef du gouvernement a toujours nié avoir eu des relations sexuelles avec Ruby, mais son ex-épouse, Veronica Lario, l'avait déjà accusé de "fréquenter des mineurs" en 2009.