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Le sexe passe au vert

vendredi, 11 février, 2011 - 12:50

En France comme au Royaume-Uni, en Amérique du Nord ou en Allemagne, les love stores ne se cachent plus, les sextoys sont à la mode. Certains se déclinent même en version bio ! Pour la Saint-Valentin, petit shopping européen…

Dans la famille "vibros"

Imaginé par des Irlandais, produit localement, Earth Angel est un sextoy à manivelle fabriqué en matériaux recyclés. Packaging 100% recyclable. Trois minutes de manivelle pour vingt minutes d’autonomie.

Marque suédoise de qualité, Lelo est pionnière en matière de vibromasseurs rechargeables. Plus écolos, plus design, plus résistants et plus silencieux que les modèles classiques.

Plus grand fabricant européen de jouets érotiques, installé en Allemagne, Fun Factory est engagé sur le terrain éthique, social et environnemental. Sa gamme rechargeable se nomme Click’n’Charge. Bon rapport qualité/prix.

Les Californiens, eux, ont inventé Solar Bullet. Plus de piles qui tombent en rade, plus de consommation électrique : cette capsule vibrante se recharge à l’énergie solaire (voire certaines lumières artificielles). Soixante minutes de charge pour une heure de sensations intenses.

Du côté des cosmétiques intimes

YESforLOV est la première marque française de cosmétiques intimes hypoallergéniques, fabriqués localement à partir de substances naturelles, sans parabens ni allergènes, colorant ni silicone. Gel d’excitation féminine, huile de massage affolante aux extraits de gingembre…

100% naturels, conçus avec un pool de scientifiques spécialistes des plantes, les produits suédois Viamax se déclinent en lubrifiants, gels et crèmes, ainsi qu’en gélules énergisantes pour hommes et femmes.

Au Canada, les cosmétiques coquins n’ont pas les difficultés rencontrées en Europe pour être certifiés bio. Mitonnée à base d’eau, de glycérine végétale et d’ingrédients 100% organiques, la gamme Shunga inclut sels de bain, huiles aphrodisiaques, lubrifiants, gels excitants… Compatibles avec le latex et le silicone.

Et les préservatifs ?

Au temps où ils étaient en boyau de porc, les préservatifs étaient biodégradables. Depuis que le caoutchouc a pris la relève, c’est une autre paire de manches ! Pollution liée au transport et à la transformation de l’hévéa, présence d’additifs chimiques : peu de capotes sont écologiquement responsables.

Pour se mettre au vert, aller voir du côté de Lümmel Tüten, première marque de condoms à avoir obtenu un label "commerce équitable". Fabriqués en Allemagne à partir de produits issus du commerce équitable, ses préservatifs sont 100% en latex naturel, ses emballages recyclés et recyclables. L'entrepris compense aussi ses émissions de CO2 par la plantation d’arbres en Allemagne de l’Est.

La RFSU, association suédoise pour l’éducation sexuelle, commercialise également des capotes en latex naturel, fabriquées sans produit chimique.

Le porno se met au vert !

Côté nature, les Scandinaves en connaissent un rayon. Pas étonnant que l’initiative Fuck for Forest ait germé en janvier 2004 dans l’esprit débridé d’un couple de jeunes Norvégiens.

Le principe : filmer des ébats en pleine nature, les poster sur le Net, demander aux gens de payer 15 dollars de cotisation (voire de faire un don) pour les visionner, puis mener avec ces fonds des actions en faveur de l’environnement.

À coups d’activisme érotique, l’association annonce avoir récolté l’an dernier plus de 120 000 dollars, qu’elle investit elle-même sur des projets de reforestation en Équateur ou de protection des terres au Costa Rica – les grandes organisations ayant refusé son argent, vu sa provenance…

Contenu réservé aux adultes.


Avis d’expert

Fleur Breto est la confondatrice du Passage du Désir (trois "love stores" en paris et un en ligne). Elle milite pour une approche plus responsable de son activité.

" Impossible en France de trouver un lubrifiant certifié Ecocert ! se désole-t-elle. Ici, le secteur de l’intimité est encore tabou. Le législateur rechigne à accorder le label bio à des cosmétiques intimes, alors qu’ils vont sur la peau et dans les muqueuses, mais il autorise sur le marché des sextoys contenant des phtalates, une substance interdite dans les briquets et les stylos, qui pourrait provoquer cancers et stérilité ! Sensibilisés par la campagne Greenpeace aux USA, nous ne vendons aucun produit en contenant. Nous proposons même à nos clients un bon de dix euros pour l’achat d’un jouet rechargeable plutôt qu’à pile ou, sinon, le versement d’un euro au profit de l’association Cœur de forêt, qui lutte contre la déforestation"…

Reste que l’omerta qui entoure le secteur prive le consommateur de visibilité et d’information. "Il ne sait pas quels sont les produits de qualité, ni où les trouver, regrette Fleur. Heureusement, l'arrivée sur le marché d’acteurs innovants, vigilants sur les matières et les conditions de fabrication, change peu à peu la donne."

Même si ça ne marche pas pour tout : "Personne ne fantasme sur une tenue d’infirmière en coton bio écru !"


A LIRE : Dossier spécial Saint-Valentin "C'est bio l'amour", dans le Nouveau Consommateur (magazine de la consommation responsable). Actuellement en kiosque. 




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