Le président du conseil italien a été mis en examen pour "présumées relations sexuelles tarifées avec une mineure". La juge milanaise Christina Di Censo a exigé sa "comparution immédiate". Son procès s'ouvrira le 6 avril à Milan. Le chef du gouvernement est passible de douze ans de prison.
Cette fois, la mort politique de Silvio Berlusconi paraît consommée. Le président du conseil italien, revenu au pouvoir depuis 2008, a été mis en examen mardi matin par le parquet de Milan. La juge Christina Di Censo a demandé sa comparution "immédiate" et le procès devrait s'ouvrir le 6 avril prochain à Milan.
Le Cavaliere est inculpé pour soupçon "de relations sexuelles tarifées avec une mineure", délit passible de trois ans d'emprisonnement. Mais Silvio Berlusconi est également mis en examen pour "abus de fonction" pour avoir tenté d'étouffer l'affaire. Ce dernier chef d'inculpation pourrait lui valoir jusqu'à douze ans de réclusion.
Le chef du gouvernement italien aurait entretenu des relations avec une prostituée mineure, Ruby alias Karima El Mahroug, entre février et mai 2010. De plus, il est intervenu auprès de la police pour faire libérer Ruby, arrêtée pour vol. La jeune femme reconnait avoir perçu la somme de 7 000 euros à la suite d'une soirée passée en compagnie de Berlusconi, mais nie avoir eu des relations sexuelles avec lui. D'après plusieurs écoutes téléphoniques, elle aurait demandé 5 millions d'euros pour garder le silence.
Le rubygate est le troisième scandale sexuel impliquant le Cavaliere. En mai 2009, il avait été impliqué dans l'affaire "Noemi", une mineure. Puis, deux mois plus tard, avait éclaté l'affaire D'Addario, une prostituée qui avait révélé dans le détail les turpitudes berlusconiennes.
Le roi est nu
le Cavaliere avait fait adopter en avril dernier par la Chambre des députés et le Sénat une loi dite "d'empêchement légitime", autorisant le président du Conseil et ses ministres à éviter de comparaître en justice pendant une période de 18 mois au maximum, c'est-à-dire jusqu'à octobre 2011. Mais le caractère automatique de cette immunité judiciaire a été levé par la Cour constitutionnelle le 13 janvier dernier.
Avant même l'annonce de sa mise en examen, Silvo Berlusconi était tombé au plus bas dans les sondages. Dimancher dernier, de nombreuses manifestations ont réuni des centaines de milliers d'Italiennes et d'Italiens venus dénoncer les conséquences des frasques sexuelles du chef du gouvernement sur l'image et la dignité de la femme italienne.