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La très catholique Espagne se laïcise

lundi, 7 mars, 2011 - 13:55

Le royaume des Rois catholiques est de moins en moins praticant. L'Eglise garde néanmoins une certaine puissance, et tente de reprendre la main en s'occupant de la jeunesse.

En Espagne comme en Italie, la hiérarchie catholique a fait du contrôle des jeunes âmes une priorité absolue.

La Conférence épiscopale espagnole a deux grands désirs : posséder une chaîne de télévision et s’imposer en matière d’éducation", explique le professeur Pérez-Agote.

Sur ce dernier point, c’est déjà le cas : l’épiscopat gère avec ses propres établissements scolaires qui profitent de la mauvaise réputation de l’enseignement public.

Des organisations puissantes

Cette volonté hégémonique sur l’éducation s’explique sans doute par la perte d’influence réelle de la religion catholique sur la société espagnole. Si près de 80% de la population espagnole se définissait encore comme catholique en 2002, seuls 14,6% d’entre eux se rendaient à l’Eglise une fois par semaine contre 68% en 1973. Les jeunes sont, quant à eux, de moins en moins impliqués dans la vie religieuse et de plus en plus ignorants de ses préceptes, selon les conclusions d’une étude menée par Pérez-Agote.

Une autre étude récente de l’Insee espagnol (INE) met en exergue que, pour la première fois en 2009, le nombre de mariages civils a dépassé celui des mariages religieux.

L’influence politique de l’Eglise catholique, en contradiction avec son poids réel dans les esprits espagnols, tient en fait aux élites, selon Alfonso Pérez-Agote, à travers de réseaux d’influence puissants comme l’Opus Deiou les Légionnaires du Christ, qui comptent des représentants parmi les couches les plus riches de la population espagnole.


Signe religieux ostentatoire

En Espagne, le crucifix fait débat, notamment en ce qui concerne son maintien dans les écoles publiques. Dans la réforme sur la liberté religieuse que le Gouvernement est en train d’étudier, il est question, outre de ne plus célébrer les funérailles d’Etat à l’Eglise, de retirer les symboles religieux des lieux publics. L’épiscopat espagnol dénonçait en juin 2010, la "persécution" dont la religion fait l’objet et appelle à préserver la culture en continuant à accrocher des crucifix dans les écoles publiques.

 

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