Le "procurateur militaire" du Chili de Pinochet, Alfonso Podlech, en liberté provisoire dans l'attente de son procès pour implication dans la mort d'un prêtre dans les geôles chiliennes, a tenté de quitter l'Italie. Il a été remis en prison.
La décision du parquet italien d'accorder la liberté conditionnelle le 11 mars à Alfonso Podlech, ex-responsable de la justice militaire sous Pinochet, avait provoqué interrogations et indignations des organisations des droits de l’Homme. Il a été arrêté de nouveau dans la nuit du 17 alors qu'il tentait de quitter l'Italie.
Les représentants des victimes venues du Chili, de l’Europe et du Canada pour témoigner, avaient pourtant prévenu qu'ils n'avaient aucune confiance dans l'engagement de l’accusé à rester à la disposition de la justice italienne. Pour la fille d’Omar Venturelli, cet homme de 74 ans "a toujours montré une grande arrogance face aux accusations de ses victimes".
L'ex-"procurateur militaire" chilien Alfonso Podlech était détenu depuis 2 ans dans la prison romaine de Rebbibia, avant sa mise en liberté conditionnelle. Il est au centre du procès pour la mort du "desaparecido" italien Omar Venturelli Maria Paz, ex-prêtre catholique et opposant notoire au gouvernement militaire de Pinochet.
Sous haute surveillance
Alfonso Podlech est accusé d'être le principal responsable de la "disparition", autrement dit d'être impliqué dans la mort dans les geôles chiliennes, d’Omar Venturelli, un ex-prêtre, militant du groupe des "Chrétiens pour le socialisme" très actif à Temuco dans les rangs de l’Unidad Popular et dans les luttes paysannes. Emprisonné en septembre 1973, lors du coup d'Etat de Pinochet, Venturelli avait "disparu" de la prison de Temuco le 4 octobre.
Podlech a été arrêté à Madrid par le juge Balthazar Garzon, qui a poursuivi sans relâche les responsables de l’ancien régime chilien. Le mandat d’arrêt ayant été émis par le procureur italien Giancarlo Capaldo, Podlech avait donc été extradé en Italie pour comparaitre en Cours d’assise en 2009.
Il est, cette fois, incarcéré et sous haute surveillance, à la prison de Regina Coeli dans l’attente de la reprise de son procès, le 29 mars.