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Le Qatar, roue de secours de l’Espagne

vendredi, 18 mars, 2011 - 08:57

Le fonds souverain du Qatar investit près de 3 milliards d’Euros en Espagne. Et l'Emirat n'en est pas à sa première opération. De quoi susciter quelques inquiétudes.

Qatar Holding LCC est devenue l’un des principaux partenaires d’un leader du marché énergétique en Espagne: Iberdrola. Le fonds souverain qatari est ainsi devenu le troisième actionnaire du groupe d'électricité en prenant le contrôle de 6,17% du capital pour 2 milliards d’euros.

Stratégique

C’est la dernière annonce en date d’investissements en Espagne du Qatar, qui semble placer ses pions. Jusqu’à présent ses investissements étaient considérés comme "inexistants" par l’Institut Espagnol de Commerce Extérieur (ICEX), malgré l’achat en 2010 du club de football de Malaga par l’homme d’affaires qatari Sheikh Abdullah Al-Thani.

Outre l’entrée au capital d’Iberdrola, le fonds souverain qatari a ainsi prévu d’investir 300 millions d’euros dans le capital des caisses d’épargne espagnoles, fragilisées par la crise. Après la dernière réforme du système financier espagnol, les banques et caisses d’épargne doivent, en effet, trouver des ressources pour avoir des fonds propres de l'ordre de 8% à 10%. Dans ce contexte, l’apport promis par le Qatar devrait permettre d'éviter la nationalisation de certaines entités.

La presse espagnole évoque, en outre, des négociations entre le fonds qatatri et Telefónica, pour une éventuelle entrée au capital de l'empire des télécommunications de César Alierta. En tout, le fonds public compte investir 3 milliards d’euros en Espagne.  

Oppositions

Le Qatar fait donc figure de sauveur mais aussi de trublion. D’aucuns ont, en effet, analysé l’opération chez Iberdrola comme une manière de réduire le pouvoir d’ACS, premier actionnaire d'Iberdrola, qui se bat (y compris devant les tribunaux) pour obtenir un siège au Conseil d’administration de la compagnie. Un argument qui ne résiste pas aux faits : après l'entrée de Qatar Holding, ACS contrôlera toujours 19% du groupe d'électricité (contre 20,2% actuellement).

Mais, ce n'est pas la première fois que l’investisseur du Golfe Persique joue les trouble-fête pour ACS. Fin 2010, il avait déjà obligé l'entreprise espagnole à augmenter son offre pour prendre le contrôle du groupe Hochtief. ACS avait finalement atteint son objectif, mais au prix d'un gros effort financier.




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