Ni l’opposition travailliste, ni la presse ne s’est opposée à l’intervention armée en Libye décidée par David Cameron. C'est l'union derrière le Premier ministre. Du moins pour le moment. Seule interrogation de la presse, la France sera-t-elle un allié fiable sur la durée?
David Cameron respire. Lors d’une séance spéciale et télévisée du Parlement lundi après-midi, il a réaffirmé que l’action militaire de la coalition était "nécessaire, légale et bonne". Le Premier ministre britannique se devait de saisir cette occasion inespérée : comme son homologue français Nicolas Sarkozy, David Cameron est en difficulté sur sa politique intérieure. Depuis son élection en mai dernier, le chef du gouvernement se trouve constamment sur la défensive face aux réactions engendrées par ses mesures d’austérité.
La presse au diapason
Cet épisode libyen lui permet, enfin, d’apparaître en chef d’Etat fort et solide, sûr de son fait, et ainsi de tenter de redorer un blason déjà terni moins d'un an après être arrivé au pouvoir. Un comble pour un dirigeant qui a toujours claironné que la politique étrangère n’était, ni son fort ni sa cup of tea.
De fait, la presse dans sa quasi totalité salue son engagement contre le régime de Mouammar Kadhafi. En premier lieu les médias du groupe Murdoch, The Times et The Daily Telegraph soutiennent l’attaque quand ils ne l’encouragent pas comme The Sun.
The Financial Times assure lui aussi que "les attaques sont justifiées". The Guardian émet, seul, des doutes mais sur le futur de l’intervention, pas sur sa justification.
Union nationale anti-Kadhafi
Les quotidiens britanniques se veulent à l’image de la classe politique nationale. Le parti travailliste a, jusqu’à présent, totalement soutenu l’intervention militaire et le choix de David Cameron. Son leader Ed Miliband a même expliqué mardi en fin de journée que ne pas agir aurait été "un abandon de nos valeurs". Plus qu’avec l’Irak et l’Afghanistan, les hommes politiques tentent de faire le lien avec l’intervention occidentale au Kosovo, alors promue par Tony Blair.
La presse au diapason
La France et son président ne sont évidemment pas absents des débats. Le Guardian explique que "la Libye donne à Sarkozy la dernière chance d’être un Thatcher français", c’est-à-dire de se faire réélire grâce comme la dame de fer grâce à l’intervention dans les Malouines. Le Daily Mail pose lui une question importante : "peut-on vraiment faire confiance à Sarkozy ?
Après avoir expliqué que la principale motivation du président français concerne ses possibles retombées en termes de popularité auprès des électeurs, son éditorialiste s’inquiète que
si les choses ne tournent pas comme le plan le voudrait, Monsieur Sarkozy pourrait ne pas être le plus fiable des alliés. Les considérations électorales qui l’ont, en partie, jeté dans la bataille pourraient un jour le persuader de s’en retirer".