Les consommateurs allemands s’inquiètent des conséquences de l'explosion des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima sur les aliments, le poisson notamment. Une psychose collective qui s'expliquerait par le souvenir de Tchernobyl et de ses retombées qui laisse aujourd'hui encore des traces de radioactivité.
Il y a encore quelques semaines, les traces de dioxine trouvées dans la viande et les œufs avaient encouragé les Allemands à se tourner massivement vers la consommation de poisson. La catastrophe de Fukushima pourrait bien changer la donne: l’inquiétude monte chez les consommateurs qui craignent une contamination des mers par les rejets radioactifs de la centrale japonaise.
Le thé vert – la récolte 2011 est en cours – ou encore les sauces au soja, sont également suspectés, l’Allemagne étant un des plus grands importateurs de ces deux produits. Sans parler encore de panique, les associations de consommateurs reçoivent de nombreux appels. Quant aux nombreux restaurants japonais en Allemagne, ils ont, sans nul doute, du sushi à se faire!
Tchernobyl encore et toujours
Certaines sociétés, notamment les importateurs de thé, essaient de rassurer leurs clients sur leur site Internet, rappelant que la marchandise actuellement commercialisée a été récoltée l’année dernière. Aucune information n’est, en revanche, donnée sur les prochaines livraisons.
Les autorités sanitaires allemandes se veulent, elles aussi, rassurantes: les sauces au soja actuellement dans les supermarchés ont été fabriquées il y a au minimum un an. Quant au poisson en provenance du Japon, non seulement les quantités restent dérisoires – 60 tonnes sur les 913 000 importées en 2010 -, mais il faut au minimum trois semaines avant que les produits péchés n'arrivent en Allemagne.
Des champignons radioactifs
De plus, les destructions matérielles suite au tsunami sont telles que les pécheurs japonais risquent de ne pas être en mesure d'exporter le moindre poisson avant, au mieux, un an. Ces précisions n’ont toutefois pas empêché le syndicat de l’industrie poissonnière d’annoncer dès la semaine dernière qu’il allait renforcer les contrôles et les analyses effectuées sur les produits de la mer avant leur mise en vente.
Ces arguments sont-ils de nature à convaincre les consommateurs, toujours échaudés par les conséquences de l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 ? Aujourd’hui encore, des champignons qui poussent à la frontière de la Bavière et de la république Tchèque sont contaminés.
Et il y a trois ans, des examens réalisés sur des sangliers en Bade-Würtemberg montraient que 20 % d’entre eux présentaient un taux de 600 becquerels par kilogramme. C'est très exactement le seuil au dessus duquel la viande d'animaux sauvages est interdite à la consommation dans l'Union européenne.