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Moody’s ne fait plus la pluie et le beau temps en Espagne

jeudi, 24 mars, 2011 - 18:53

Les investisseurs sont restés de marbre jeudi à l'annonce de la baisse de la note de trente banques espagnoles par Moody's. Ils veulent croire dans un redémarrage de l'économie et non plus dans le catastrophisme systématique et dévastateur des agences de notation.

La perte de crédibilité des agences de notation devient tangible aujourd'hui en Espagne. Les investisseurs se défient d'elles après leurs graves erreurs de jugement, hier pendant les années de croissance économique, quand elles prédisaient que les arbres montent au ciel et aujourd'hui, quand elles annoncent systématiquement le pire.

Ainsi, jeudi, la baisse par Moody’s de la note de la dette senior d’une trentaine d’établissements financiers espagnols n’a engendré aucune panique à la bourse de Madrid. Il est vrai que les trois plus grandes banques du pays (Santander, BBVA et La Caixa) n'ont pas subi les foudres de l'agence américaine. A la fermeture des cours de l’Ibex 35, principal indice boursier espagnol, toutes les banques y figurant étaient même en hausse de plus de 1%.

Même la prime de risque espagnole, qui mesure le différentiel avec le taux d’intérêt appliqué à la dette allemande, est repassée sous la barre des 200 points. Les investisseurs ont donc fait fi du jugement de Moody’s qui estime que la baisse de la note de la dette souveraine de l’Espagne à "Aa2", il y a deux semaines, rend plus vulnérables les banques ibériques.

Retour à l'économie réelle

Pourtant, avec la chute du Gouvernement portugais la veille et l’Espagne sous les projecteurs en tant que prochaine sur la liste en cas de sauvetage du pays lusophone, les investisseurs avaient de quoi s’inquiéter sur la sûreté de leurs actifs en Espagne.

Par ailleurs, la crise politique portugaise n'est pas de nature à rassurer les investisseurs alors que les banques espagnoles ont investi 108 milliards de dollars dans leurs consœurs portugaises. Le risque de contagion aux banques espagnoles est donc réel mais il semble avoir déjà été pris en compte par les milieux financiers.

Il semble, en fait, que ces derniers aient préféré prendre en compte l’économie réelle qui, si elle n’est pas flamboyante (le PIB a perdu 0,1% en 2010 et le taux de chômage culmine à 20,33%) présente néanmoins quelques signes positifs. Ainsi, l’industrie et l’agriculture ont repris du poil de la bête l’an dernier, les exportations vont bon train, et certaines régions (quoiqu’une minorité) commencent à sortir du marasme, comme la Navarre, le Pays Basque et La Castille et Léon.




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