Conséquence directe des évènements du Japon, les dirigeants européens ont décidé d'organiser des batteries de tests pour l'ensemble des centrales nucléaires de l'Union. Mais, ils s'opposent encore sur les risques à prendre en compte et sur l'autorité chargée de les réaliser.
Réunis à Bruxelles, les chefs d'État et de gouvernement européens ont décidé de soumettre le parc nucléaire européen à des tests de sécurité. Objectif: vérifier la fiabilité d'installations parfois vieilles de plus de 30 ans.
Conclusions publiques
D'ici à juin, la Commission européenne aura pour mission de définir le cadre et les critères des examens à effectuer. "Nous voulons les normes de sécurité les plus élevées", a déclaré le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Mais quels risques prendre en compte ?
Le ministre français de l'industrie Eric Besson souhaite contrôler quatre risques (inondation, séisme, avarie électrique et dysfonctionnement des systèmes de refroidissement). Mais le Commissaire européen à l'énergie préconise la prise en compte d'autres risques comme par exemple l'âge ou la conception des réacteurs.
Il n'est pas encore clairement décidé quelle autorité contrôlera les centrales, même si les conclusions du sommet soulignent le rôle des autorités nationales. En fait, la Commission souhaiterait mettre en place une autorité d'experts européens mais la France met en avant l'expertise de ses autorités.
Détail important: les Pays-Bas ont milité en faveur d'une transparence la plus totale concernant les résultats à venir. La Haye a obtenu satisfaction et tout devrait être publié et disponible sur Internet. Sûr de lui, le Commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger considère par avance que "plusieurs réacteurs ne satisferont pas aux plus hautes normes de sécurité".
Fermer des centrales
Lors de sa conférence de presse de fin de sommet, le Président de la République française, Nicolas Sarkozy a été très clair:
Si une centrale [française] ne passait pas ces tests, elle serait fermée.
A elle seule, la France exploite 58 des 153 réacteurs nucléaires de l'UE, produisant 30% de l'électricité européenne.
Consciente que les incidents de type Tchernobyl ne connaissent pas les frontières, les dirigeants des 27, ainsi que les institutions européennes souhaitent que les centrales des pays voisins soient aussi mises à l'épreuve en Ukraine, Russie, la Suisse, le Belarus notamment.