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Un air d’union autour de la Libye

vendredi, 25 mars, 2011 - 01:51

Réunis à Bruxelles, les chefs d'État et de gouvernement européens ont voulu afficher une unité sur l'intervention en Libye. De nouvelles mesures vont être prises. L'OTAN prend la main pour diriger les opérations militaires.

Fini le temps des tensions entre une Allemagne réticente à toute intervention et une France qui demande ouvertement des bombardements, soutenue par le Royaume-Uni.

Lors du Conseil européen des 24 et 25 mars, les 27 sont tombés d'accord sur une déclaration commune soutenant ouvertement la résolution 1973 des Nations Unies. Il est souligné que lorsque "la population civile sera en sécurité et à l'abri de toutes menaces et que les objectifs de résolution 1973 seront remplis, les opérations militaires cesseront"

Pas de troupes au sol

Point important, les conclusions précisent le rôle primordial joué par les pays arabes. Lors de sa conférence de presse nocturne, le président de la République française a tenu à le souligner en mettant en avant l'annonce des Émirats Arabes Unis de se joindre à la coalition en envoyant 12 avions de combat dans le ciel libyen.

Le Conseil européen a aussi réitéré son appel envers le Colonel Kadhafi à "céder le pouvoir pour permettre à la Libye" d'effectuer sa transition démocratique. Pas question pour autant d'envoyer des troupes au sol. Nicolas Sarkozy l'a répété et le mandat de l'ONU est clair sur ce sujet: il ne le permet pas.

L'OTAN prend la direction des opérations

Ce mandat sera désormais exécuté sur le terrain par l'OTAN, qui a annoncé en début de soirée qu'elle prenait le commandement de l'opération militaire en Libye. Pour satisfaire toutes les parties, une solution intermédiaire a été trouvée: une entité politique ad hoc, sorte de "groupe de pilotage politique" comprenant à la fois des pays de l'alliance atlantique et des pays arabes, se chargera de coordonner les opérations – dont l’OTAN sera le bras armé.

Cet accord est le fruit d'un compromis, qui évite l'éclatement de la coalition internationale. La France craignait que la mauvaise image de l'OTAN nuise à la popularité de l'opération dans les opinions publiques arabes. A l'inverse, la Grèce, l’Italie, le Danemark ou encore la Norvège estimaient que l’Alliance devait être le seul cadre possible pour la suite des frappes aériennes.

Jusqu’au dernier moment, la Turquie a aussi fait planer le doute. Après avoir consulté ses homologues américain, français et anglais, le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a finalement cédé.

Un accord de principe a été trouvé. Les opérations vont être entièrement transférées à l'Otan et il y aura un commandement unique.

Embargo pétrolier

Parallélement à l'offensive militaire, l'Union Européenne a décidé d'aller plus loin dans les sanctions envers Kadhafi, en particulier en mettant en place un embargo total sur le pétrole libyen. Les 27 veulent éviter que l'argent du pétrole serve à payer les mercenaires à la solde de Kadhafi. Par ailleurs, l'aide humanitaire à l'Égypte et à la Tunisie sera renforcée pour venir en aide aux milliers de réfugiés qui fuient les combats et la répression.

L'Europe est aujourd'hui "unanime" sur le dossier libyen estime ainsi Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si ce consensus tiendra si l'intervention militaire s'éternise.

L'enjeu migratoire

En lien direct avec la crise libyenne, les chefs d'État et de gouvernement ont aussi débattu des problèmes soulevés par les mouvements migratoires vers l'Europe. Ils ont appelé de leurs vœux la rédaction par la Commission européenne d'un "Plan pour le développement des capacités de gestion des migrations et afflux de réfugiés". Pour juin, ils souhaitent qu'un accord soit trouvé sur le renforcement de l'agence Frontex, chargée du contrôle des frontières de l'UE.

Point important, il est souligné que les institutions européennes et ses membres "se tiennent prêts à démontrer leur solidarité de façon concrète envers les pays les plus directement touchés par les mouvements migratoires et de leur fournir le soutien nécessaire".




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