Syndicate content

Laïcité: UMP et CSU seuls en Europe à souhaiter un débat

mercredi, 30 mars, 2011 - 10:26

Les représentants des six religions de France, réunis au sein de la Conférence des responsables de culte en France désapprouvent l'initiative du président de l'UMP, Jean-François Copé, d'ouvrir le débat sur la laïcité en France. En Europe, un tel débat n'est pas, à l'exception notable de l'Allemagne, d'actualité. Enquête.

Au nom des bouddhistes, des catholiques, des juifs, des musulmans, et des orthodoxes et des protestants, les représentants des six principales religions de France demandent à l'exécutif de "ne pas dilapider ce précieux acquis" qu'est la laïcité. "Il nous paraît capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation (…) N'ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons", affirme la CRCF (Conférence des responsables de culte en France).

Mais qu'en est-il exactement de ce sacro-saint principe républicain qui fait figure d'exception en Europe?
Il n'y a pas, en effet, de texte fondateur comparable à la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans les autres pays européens.

Adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative d’Aristide Briand, alors député socialiste, la loi sur la séparation des Eglises et l'Etat règle le combat entre la France cléricale du Concordat et la France républicaine et laïque en formation depuis la fin du XIXème siècle.

La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne, aucun culte". Article 2 Loi de 1905

Le principe reconnu est donc celui de laïcité, c'est-à-dire la séparation des pouvoirs politique et religieux. L’État reste neutre et garantit la liberté de culte de même que la liberté de conscience. La stricte égalité entre confessions doit être respectée et aucune opinion ne peut être placée au-dessus des autres (religion, athéisme, agnosticisme ou libre-pensée)au nom de "l’égalité républicaine".

L’école publique "gratuite, laïque et obligatoire"

La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la culture et à la formation professionnelle. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État". Loi du 18 mars 1880.

L’enseignement public en France est totalement laïc: pas de cours de religion, pas de signe religieux dans l’enceinte des établissements et les enseignants ne peuvent afficher ostensiblement leurs croyances, conformément au principe de neutralité de l’enseignement public, corollaire du principe de laïcité.
Depuis la Loi du 15 mars 2004, les élèves sont également soumis à l’interdiction d’arborer des signes ostensibles d’appartenance religieuse, mettant un terme au débat sur l’interdiction du foulard islamique au sein des établissements scolaires.

Le Concordat conservé

Seule exception à la République laïque, l’Alsace-Moselle où le Concordat est toujours en vigueur pour des raisons historiques: en 1905, cette région faisait partie de l’Allemagne et la réforme n’y a jamais été réalisée depuis en raison d’oppositions de ses habitants. Les évêques, les prêtres, les rabbins et les pasteurs y sont toujours assimilés à des fonctionnaires et l'entretien des bâtiments est payé par l'État.




Mots clés
, , , , , , , , , , ,
Pays