Le président du gouvernement ne briguera pas de troisième mandat. Le Parti Socialiste organisera donc des élections primaires après les élections locales et régionales du 22 mai. Deux successeurs se profilent: Carme Chacón et Alfredo Pérez Rubalcaba.
L’annonce était attendue, mais peut-être pas si tôt. À un an des élections législatives de mars 2012, José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé le week-end dernier son intention de ne pas briguer un troisième mandat. Après sept ans au pouvoir, le chef de file des socialistes estime que le temps est venu de passer le relais.
Un certain soulagement
Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) a accueilli avec "respect" la décision de son secrétaire général, mais aussi, sans doute, avec un certain soulagement. La popularité de Zapatero est en effet au plus bas dans les sondages après une année de politique de rigueur (le salaire des fonctionnaires a été baissé de 5%, les retraites gelées, la TVA augmentée) et de réformes pas toujours populaires (l’âge des retraites a été reculé de 65 à 67 ans).
Reste maintenant à assurer la relève. Pour l’instant, le PSOE dit se concentrer sur la campagne des élections locales et régionales qui auront lieu le 22 mai prochain. Toutefois, avec l’annonce de José Luis Zapatero, cette échéance est passée au second plan dans la presse qui spécule sur les éventuels futurs candidats. Ceux-ci ne devraient pas se déclarer avant le 28 mai prochain, date à laquelle le PSOE annoncera les primaires du parti.
Deux noms se démarquent : ceux de Carme Chacón actuelle ministre de la Défense, et d’Afredo Pérez Rubalcaba, qui cumule les postes de premier vice-président, ministre de l’Intérieur et porte-parole du Gouvernement. Ce dernier semble partir favori mais rien n’est garanti, les primaires socialistes ayant déjà réservé des surprises.
Législatives anticipées ?
Quel que soit son successeur en 2012, le départ de José Luis Rodriguez Zapatero tourne une page de huit ans dans l’histoire du pays, marquée par des avancées sociales à forte portée symbolique comme le mariage homosexuel, la loi sur l’égalité homme-femme ou celle dite de la dépendance. Toutefois, après les excédents budgétaires qui ont marqué la première législature, l’économie est passée à des niveaux de déficit importants (11,2% en 2009 et 9,2% en 2010) et à un taux de chômage record (20,33%).
En attendant, le principal parti de l’opposition, le conservateur Parti Populaire (PP) réclame des élections anticipées, désireux de profiter de son avance sur le PSOE de plus de dix points d’après les sondages.