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Les herbes folles ne sont pas de la mauvaise graine

mercredi, 20 avril, 2011 - 10:39

Un jardin de mauvaises herbes au cœur du quartier Isola de Milan? A l’occasion du Fuorisalone del Mobile 2011 (12 -17 Avril), le projet artistique et botanique Green Island met du vert dans notre quotidien. Rencontre avec Claudia Zanfi, à l’origine du projet.

"Rapprocher le citoyen d'une plus grande harmonie entre espaces architectonique et naturel". Pour sa 9ème édition et à l'occasion de la Milano Design Week, le projet Green Island a transformé cette année des parterres de fleurs abandonnés en "Jardin d’herbes spontanées".

Ile de verdure

L’aventure commence en 2002, lorsque l'association aMAZE, créée par Claudia Zanfi et Gianmaria Conti, met en place un réseau de magasins, ateliers d’artisans et d’artistes, bureaux de design et d’architecture dans le quartier Isola à Milan. Isola (île en italien) allait devenir Green Island.

Nous avions tous une certaine sensibilité par rapport au biologique et à la nature urbaine. J’ai participé à un séminaire sur le 'vert liminal' c’est-à-dire les espaces urbains semi abandonnés, et l’idée est partie de là.

Le réseau des habitants de Green Island compte désormais plus de 50 groupes.

Projet citoyen

Le groupe aMAZElab s’est toujours intéressé à l’espace public et à sa réappropriation.

Derrière ce projet il y a donc aussi un fort engagement civique qui vise à récupérer l’espace public. La semaine du meuble à Milan est une des semaines les plus vibrantes de l’année pour la ville, nous voulions donc proposer en parallèle un autre chantier créatif.

A l’engagement des groupes du quartier s’est ajouté, au fil des années, le travail des artistes, invités à réaliser des projets multidisciplinaires liés à la biodiversité dans la ville : de nombreux auteurs (photographes, designers, architectes, étudiants …) se sont ainsi embarqués sur la Green Island. Comme Andrea Branzi avec son Oasi Verde Garibaldi, le Hollandais Ton Matton avec le Frutteto Urbano, ou Lois Weinberger -premier artiste européen à penser dans les années 1970 le jardin comme œuvre d’art- et ses Giardini Mobili.

Cette année, Claudia Zanfi et le collectif Adopt a piece of green ont invité botanistes, designers et paysagistes à réaliser le premier "jardin d’herbes spontanées" à Milan.

Domestiquer les herbes folles

Les herbes spontanées, plus vulgairement appelées "mauvaises herbes", sont les mal-aimées de la botanique. Elles forment pourtant un riche écosystème qui a été en grande partie perdu, et "même si elles ont souvent des origines exotiques, elles font désormais partie de la flore urbaine de Milan. Et comme telles, elles devraient être connues par leurs habitants" expliquent les organisateurs.

De plus, leurs vertus odorantes et médicinales sont encore trop méconnues. Dans ces 100 m² de jardin, on trouve aussi bien des pissenlits pour la salade, du Daucus carota, la fleur de la carotte (celle que souffle Madame Larousse sur les dictionnaires) dont les feuilles ont, en infusion, de grandes propriétés apaisantes, ou encore la très odorante verveine.

La Nature pour tous

Au-dessus du jardin des panneaux botaniques visibles de la rue constituent une véritable "bibliothèque du vert public", comme un livre ouvert pour la diffusion et la connaissance de ces espèces.

Si la semence et la culture ont été confiées à des designers internationaux, les plates-bandes seront ensuite offertes au quartier. L’adoption des plates-bandes est proposée à des privés, des écoles, ateliers. Et grâce au don du Museo Alessi, ils auront, en prime, des outils de jardinage pour cultiver leurs mauvaises herbes urbaines.




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