Barroso ne ferme plus la porte aux contrôles aux frontières
Par La Rédaction
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, se dit prêt à restreindre la liberté de circulation en Europe selon des critères "spécifiques et bien déterminés", en réponse à la demande insistante de Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi.
José Manuel Barroso ne ferme pas la porte à la demande conjointe de Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi de modification du traité de libre circulation en Europe. Le président de la Commission européenne estime que le rétablissement temporaire des frontières est "une possibilité parmi d’autres" dans une lettre adressée le 29 avril aux dirigeants français et italien.
Cette lettre précéde les propositions de la Commission européenne qui devraient être connues le 4 mai, pour renforcer la politique de l’UE en matière d’immigration et de relations avec les pays du Sud de la Méditerranée.
Politique du "ni-ni"
Sans attendre, le président de la Commission européenne plaide pour une "approche équilibrée", "plus solidaire et plus commune" et un "partenariat renforcé" avec les pays du Sud de la Méditerranée en vue d’une "solution durable" à la pression migratoire qui s’est amplifiée suite à la Révolution de jasmin.
Pour ce faire, il estime qu’une assistance à la reconstruction des économies de ces pays est nécessaire et qu’en contrepartie ces derniers doivent s’engager à "assumer leurs responsabilités en matière d’émigration irrégulière". José Manuel Barroso, fidèle à son habitude de ménager la chèvre et le choux pour ne déplaire à personne, est adepte du "ni-ni". Il préconise une évolution "ni trop sécuritaire", "ni trop laxiste".
Les propositions de la Commission européenne seront discutées en juin au Conseil européen et pourraient aboutir à une nouvelle législation en matière d’immigration. Parallèlement, un renforcement du régime d’asile est prévu avant la fin de l’année.
L’accroissement de la capacité et des compétences de l’agence Frontex, responsable de la coordination des activités dans le maintien de la sécurité des frontières de l’UE, est aussi d’actualité. Des ressources supplémentaires devraient être allouées à cet effet et les États membres seraient sollicités pour mettre des moyens supplémentaires à la disposition de Frontex.