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Déroute annoncée pour les socialistes espagnols

vendredi, 6 mai, 2011 - 09:13

Alors la campagne officielle des élections municipales et régionales du 22 mai s'est ouverte cette semaine, les pronostics sont bien sombres pour le parti de José Luis Rodríguez Zapatero. Cinq raisons pour lesquelles la débacle du PSOE est quasi-inévitable

La dernière enquête du Centre d’Investigations Sociologiques (CIS) est sans appel : le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) sera le grand perdant des prochaines élections régionales et municipales dont la campagne officielle a débuté le 6 mai. Selon ce sondage, le parti du Gouvernement central, actuellement au pouvoir dans huit communautés autonomes, devrait ainsi être évincé du pouvoir dans des régions clés comme la Castille-La Manche et l’Andalousie, après avoir été sorti de Catalogne aux élections de novembre 2010.

Quant aux villes, plusieurs des plus importantes ne seront probablement plus gouvernées par les socialistes, telles Barcelone, Séville ou encore Saragosse. Ceci n’est toutefois qu’un sondage et les politiques de droite comme de gauche insistent sur le fait que seuls les résultats des urnes comptent. Mais dans les deux camps on n'en pense pas moins.

Le PSOE cumule les handicaps. On dénombre ainsi au moins cinq vraies raisons de donner raison à ceux qui prédisent une véritable débâcle du camp socialiste.

1- Popularité en berne pour José Luis Rodriguez Zapatero

Après sept ans au pouvoir et une crise économique et sociale, la popularité du leader socialiste s’essouffle. On pensait que la décision de José Luis Rodríguez Zapatero de ne pas briguer de troisième mandat en 2012, annoncée fin mars, allait relancer le PSOE à la faveur des deux possibles candidats aux législatives de l’an prochain, Alfredo Pérez Rubalcaba, le porte-parole du parti également vice-président et ministre de l’Intérieur du Gouvernement, et Carme Chacón, ministre de la Défense.

Toutefois, cela n’a pas été le cas, selon le dernier baromètre politique du CIS publié la semaine dernière. Si les élections générales se tenaient aujourd’hui, le principal parti de droite, le Partido Popular (PP), l’emporterait avec 43,8% des voix contre 33,4% pour les socialistes.

 

2- Le PSOE pénalisé par les mesures d’austérité

Certes, les enjeux des élections municipales et régionales diffèrent de ceux à l’échelon national. C’est du moins ce que s’escriment à dire les représentants locaux du PSOE inquiets des répercussions que pourrait avoir sur leurs électeurs la politique menée par le Gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero depuis un an.

Le débat pour ces élections municipales et régionales est centré sur trois points très concrets:

  • 21,3% des actifs pointent désormais au chômage, dans une ascension qui semble sans fin
  • Baisse de 5% du salaire des fonctionnaires en 2010,
  • Gel des retraites en 2011 et réforme faisant passer l’âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans.
     

3- Les conséquences de l'austérité au niveau régional

La baisse du déficit public, de 9,2% en 2010, nécessite un strict contrôle des bugets des régions. Le Gouvernement a passé un accord avec elles limitant à 2,4% du PIB leur déficit en 2010 et à 1,3% du PIB en 2011. Les régions ont donc dû se serrer la ceinture, or elles sont responsables des principales dépenses sociales, comme la santé et l’éducation.

Par ailleurs, la gestion de certaines régions socialistes comme la Catalogne (jusqu’à novembre 2010) a été telle qu’il leur a été impossible de contenir les dépenses publiques dans la limite autorisée. Alors qu'à l’inverse, certaines régions contrôlées par le PP sont souvent au dessus de toutes critiques du fait de la rigueur de leur gestion. Madrid, dirigée par le PP, est cependant l’une des villes les plus endettées du pays.

4- Scandale de corruption en Andalousie, fief historique du PSOE

Le Gouvernement socialiste andalou, au pouvoir depuis près de trente ans, est éclaboussé par une affaire de corruption qui semble s’étaler comme une flaque d’huile. Des proches du parti ont ainsi bénéficié de fausses pré-retraites dans le cadre de plans sociaux d’entreprises dans lesquelles ces personnes n’avaient jamais travaillé. Neuf millions d’euros auraient ainsi été détournés.

L’ancien directeur général du Travail est trempé jusqu’au cou dans cette affaire qui, si elle n’est pas déterminante d’un point de vue électoral, ne fera que renforcer la lassitude des Andalous à l’égard du pouvoir. A l’inverse, à Valence, le PP ne devrait pas être trop affecté par l’affaire de corruption Gürtel dans laquelle est impliqué le président de la région Francisco Camps.

5- Des alliances trop fragiles

Dans certaines régions, les alliances électorales mises en place par le Parti Socialiste avec d’autres formations politiques pourraient ne pas survivre aux élections et permettre ainsi l’arrivée au pouvoir de nouveaux acteurs. Aux Baléares, où le PSOE gouverne avec plusieurs autres partis comme Unió Mallorquina (UM) (qui trempe dans une affaire de malversation et prévarication), la défection de l’un d’entre eux permettrait au PP d’accéder au pouvoir.

Artur Mas, leader de la CiU, célèbre sa victoire à Barcelone, en novembre dernier

Aux élections de Catalogne de novembre 2010, les trois partis qui composaient le gouvernement sortant, dont le Parti Socialiste Catalan, se sont présentés séparément, facilitant l’arrivée au pouvoir du parti régionaliste CiU.

 

 


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