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L’Ecosse fait un pas vers l’indépendance

mardi, 10 mai, 2011 - 11:03

L’écrasante victoire du Parti national écossais offre la possibilité à son leader Alex Salmond de préparer un référendum sur la question de l’indépendance. Les Écossais se prononceront en 2013 ou 2014.

La vague indépendantiste gagne du terrain en Europe. Le Parti national écossais (SNP), dont l’indépendance du Royaume-Uni est l’objectif proclamé, vient d’obtenir la majorité absolue au Parlement écossais. Une première depuis la création de cette assemblée en 1999 qui lui permettra d’organiser un référendum consultatif en faveur de l’indépendance du pays.

Puisque les gens nous ont accordé leur confiance, nous devons en retour leur faire confiance, et c'est pourquoi nous devrons organiser un référendum pendant la législature,

a déclaré Alex Salmond, le leader du SNP.

L'autonomie plutôt que l'indépendance

Celui qui sera bientôt reconduit dans ses fonctions de Premier Ministre a malgré tout cherché à rassurer ses interlocuteurs britaniques. Il souhaite proposer aux électeurs une  "troisième voie" qui maintiendrait l'Ecosse dans le Royaume-Uni tout en lui octroyant une "autonomie fiscale".

Le SNP considère que l'Ecosse, qui compte 5 millions d'habitants, dispose de suffisamment de ressources pour être indépendante, avec le pétrole, le gaz de la mer du Nord ou encore la pêche. Ces ressources pétrolières sont cependant sur le déclin, et son secteur bancaire, très dynamique, a fortement souffert lors de la crise financière.

Le Labour laminé

Le SNP est désormais tout puissant en Écosse. Il a remporté 69 des 129 sièges, soit 23 de plus qu’il y a cinq ans et surtout 4 sièges de plus que nécessaire pour détenir la majorité absolue. Le mode d’attribution des sièges avait pourtant été soigneusement dessiné pour empêcher une telle issue.

Les électeurs votaient deux fois : pour leur député (un seul est élu dans chacune des 73 circonscriptions) puis pour le parti de leur région (56 députés sont élus selon un système de proportionnelle). La double avancée du PNE (+12,5% dans les circonscriptions et +13% dans les régions) lui permet pourtant de gagner sur les deux tableaux.

Il profite largement du report des votes d’anciens sympathisants libéraux-démocrates, dont le parti s’est effondré en Ecosse comme dans le reste de la Grande-Bretagne (-8,2% et –6,1% soit 5 sièges contre 17 jusqu’alors). Si les deux grands partis enregistrent des reculs plus limités, le Labour réalise son plus mauvais score en Écosse depuis 1931 et sa plus mauvaise performance depuis la création du Parlement en 1999 (37 sièges contre 44 depuis 2006).

Trois ans pour convaincre

Renforcé par ce raz-de-marée, Alex Salmond a déjà appelé le Premier Ministre britannique David Cameron pour lui demander le transfert de pouvoirs exécutifs et législatifs supplémentaires.

Le référendum, lui, attendra. Les sondages actuels évaluent entre 25% et 35% la part des Écossais favorables à l’indépendance totale du pays et Alex Salmond veut donc se donner trois bonnes années pour les convaincre.

En cas de réponse positive, il entamera ensuite de réelles négociations avec Londres avant qu’un ultime vote officiel n’entérine les changements obtenus. David Cameron a déjà prévenu qu’il "fera campagne avec toutes les fibres de son corps pour préserver l’unité du Royaume-Uni".


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