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Familles cherchent « mamies au pair »

vendredi, 13 mai, 2011 - 11:06

Les jeunes filles au pair sont concurrencées par les seniors outre-Rhin. Les mamies partent à l'étranger pour garder des enfants. Ce n'est pas toujours de tout repos mais cela permet, au moins, de briser la monotonie de la retraite.

Un peu plus d’un an après sa création, l’agence "Granny aupair" a déjà séduit plus de 150 femmes de plus de 50 ans auxquelles elle propose des jobs de "mamies au pair". Comme pour les jeunes filles au pair, il s’agit de mettre en relation des familles qui ont besoin d’une personne pour s’occuper de leurs enfants ou entretenir leur maison et des candidates à l’expatriation pour de longues durées, les postes proposés étant à l’étranger.

De la Thaïlande à la France, en passant par l’Italie ou le Canada, le site de l’agence recense en permanence les offres à pourvoir. Le principe est identique pour les seniors comme pour les jeunes : une fois le contact établi, un contrat est signé entre les deux parties. En échange de services, les seniors au pair sont logés, nourris, blanchis dans la famille d’accueil et reçoivent une rémunération plus proche de l’argent de poche que d’un vrai salaire.

Expérience de longue durée à l’étranger

"Nous offrons à des personnes qui n’ont jamais eu la chance de faire un long séjour à l'étranger, la possibilité de bénéficier d'opportunités de vivre ailleurs" explique la fondatrice de cette agence, Michaela Hansen, âgée de 49 ans. Pour d’autres mamies, c’est aussi un moyen, une fois à la retraite, de continuer à être actif et une façon de se sentir utile. Et, de retour dans leur pays, l'expérience acquise sert de référence pour devenir "mamie au pair" professionnelle.

A l’image de Embjörg Elster, ex-chef hôtesse de l’air, âgée de 60 ans, dont l’histoire racontée par l’agence de presse allemande DPA a été reprise par de nombreux journaux outre-Rhin. Trouvant les hivers trop longs et ennuyeux dans la maison qu’elle a acquise en Suisse après sa retraite, elle s’est envolée pour un mois en Jordanie avant de se retrouver au service d’une famille de quatre enfants installée à Hambourg.

Gare aux désillusions

La vie des seniors au pair n’est pourtant pas toujours idyllique. L’intégration dans le pays et la famille d’accueil est plus compliquée que pour les jeunes : difficile parfois de se faire des amis ou de quitter sa vie tranquille de célibataire-retraitée pour les cris d’enfants pas toujours facile à maitriser quand on n'a plus la vigueur de la jeunesse.

Il faut aussi accepter de troquer un confortable appartement pour une chambre au fond d’un couloir. "Il ne faut pas non plus s’attendre à être accepté comme une grand-mère de substitution", prévient la gérontologue Dörte Naumann.
 




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