A l'occasion de la fête de l'Assomption, l'Eglise de France réïtère implicitement son opposition au mariage des homosexuels et appelle les gouvernants à avoir "le sens du bien commun". Une allusion au projet des socialistes de légaliser le mariage homo dès 2013. Sur ce sujet, la France est en retard par rapport à plusieurs pays européens. (Article du 8 juin 2011 actualisé)
A l'occasion de la fête de l'Assomption du 15 août, la Conférence des évèques de France a recommandé la lecture d'une prière universelle dans les églises. Il s'agit d'un appel implicite au refus de la légalisation du mariage gay que le gouvernement socialiste compte faire adopter, ainsi que l'adoption par des couples homosexuels, en 2013.
Un message implicite mais clair
L'Eglise réaffirme son opposition, mais de façon implicite. Elle le fait d'abord en lançant un appel aux pouvoirs publics:
Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner: que leur sens du bien commun de la société l'emporte qur les requêtes particulières (…)
La prière, ensuite, précise ce sens du "bien commun" concernant les jeunes:
Pour les enfants et les jeunes : qu'ils cessent d'être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier clairement de l'amour d'un père et d'une mère.
Le sous-entendu ne saurait être plus clair concernant la nécessité d'être éduqué par deux parents de sexe différent…
Cette nouvelle prise de position divise les fidèles de l'Eglise catholique alors même que l'opinion publique en France se montre désormais favorable, à 65%, au mariage gay. Elle traduit également les fortes résistances qui subsistent en France par rapport aux évolutions de la société alors que, dans plusieurs pays d'Europe, le mariage des homosexuels a été officiellement autorisé.
Suivre la tendance européenne
Il est clair en effet que le mouvement européen tend à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe: sept pays européens l'autorisent cependant que quatre autres (dont la France) ont mis en place des unions civiles comme le Pacs.
Dès 1994, plusieurs résolutions du Parlement Européen allaient en faveur du mariage gay au nom de la lutte contre les discriminations.
En 2010 les eurodéputés démontraient que le droit à la liberté de circulation n’était pas assuré dès lors que les unions entre homosexuels n’étaient pas reconnues dans tous les Etats membre de l’Union Européenne. Face à l’absence de consensus européen, la Cour Européenne des Droits de l’Homme – dont les arrêts ont un pouvoir contraignant – a préféré ne pas trancher en laissant "à chaque Etat membre le soin de décider si, dans son ordre juridique, le mariage homosexuel doit être permis".
La France à la traine
Le droit européen ne s’applique pas au mariage et il incombe donc chaque Etat-membre de statuer sur la question.
Le Danemark a ainsi été le premier pays au monde à autoriser les unions civiles entre personnes de même sexe, dès 1989, alors même que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne retirera l’homosexualité de la liste des maladies mentales qu’en 1993. Les droits institués ont depuis été élargis à l’adoption, en 2009, donnant de fait les mêmes droits aux couples homosexuels qu’aux couples hétérosexuels.
Les Pays-Bas ont été le premier pays européen a autoriser le "mariage" stricto sensu entre personnes de même sexe en 2001, suivis par la Belgique en 2003 (avec l'adoption en 2005), la très catholique Espagne en 2005 (en même temps que l’adoption), la Norvège en 2008 (avec l’adoption), la Suède en 2009 (avec interdiction du refus du mariage religieux pour les homosexuels), et le Portugal et l’Islande en 2010.
L’Allemagne et le Royaume-Uni, comme la France, autorisent les unions civiles mais refusent encore le mariage. La Slovénie, dans la même situation, a annoncé en 2009 sa volonté d’ouvrir le mariage aux couples homosexuels.
Ainsi, selon le député socialiste Patrick Bloche, "alors que la France avait été pionnière avec le vote du Pacs en 1999, elle est maintenant à la traine étant donné que durant la décennie 2000, une dizaine de pays européens ont ouvert le mariage aux homosexuels".
Si la majorité des pays ayant autorisé le mariage "gay" sont en Europe, le Canada, l’Afrique du Sud, l’Argentine, ainsi que la ville de Mexico et cinq Etats des Etats-Unis (plus Washington D.C.) figurent également sur cette liste.