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Coup de filet chez Anonymous

vendredi, 10 juin, 2011 - 13:16

La police espagnole a arrêté vendredi trois personnes qu’elle considère comme responsables du réseau de hackers en Espagne. Une affirmation peu crédible et pour le moins inadaptée concernant une organisation à structure horizontale. 

Trois membres du réseau de pirates informatiques Anonymous ont été arrêtés en Espagne vendredi. Le Ministère de l’Intérieur espagnol se targue d’avoir ainsi "désarticulé" la tête de ce mouvement responsable de nombreuses "attaques informatiques à des sites Web gouvernementaux, financiers ou d’entreprise du monde entier", comme BBVA, Enel, le ministère de la Culture espagnol, ou encore les gouvernements d’Egypte, d’Algérie, d’Iran ou de Nouvelle Zélande.

Manifeste d'Anonymous (en Espagnol)

La faille

Le 18 mai dernier, les hackers lancent une "offensive" (le champ lexical du communiqué est tout militaire) contre le Comité Electoral Central. C’est l’attaque de trop. Le Ministère affirme que cela lui a permis de remonter le fil jusqu’à Almería, où la police a arrêté l’un des pirates. Dans sa résidence de Gijçón, les enquêteurs ont trouvé un serveur à partir duquel auraient été coordonnées et effectuées les attaques. Deux autres personnes ont été arrêtées à Barcelone et à Valence.

Les trois détenus ont été inculpés pour délits de dommages, découverte et révélation de secrets et association illicite.

Ce faisant, la police espagnole a asséné un coup au Mouvement du 15-M. Anonymous fait, en effet, partie de l’une des plateformes instigatrices du Mouvement, Democracia Real Ya !

Combattre la "menace"

Il s’agit de la première opération du genre en Espagne, qui fait maintenant partie des rares pays à s’être directement attaqués au réseau de pirates, avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Pas peu fier, le Ministère de l’Intérieur répète trois fois cette donnée dans le communiqué de presse concernant l’arrestation.

La conférence de presse de la police résumée en 37 secondes

Il s’est également fait fort de rappeler que l’OTAN considère ce mouvement comme une "menace" pour l’alliance militaire, au même titre que les Talibans ou Al Qaida. Il y a quelques jours, Anonymous a répondu à l’OTAN dans une lettre ouverte, que leur groupe tout comme WikiLeaks

ne menacent aucun organisation, à moins que cette organisation ne fasse quelque chose de mal et tente d’en sortir indemne".

La lutte continue

Bien que le Gouvernement espagnol prétende avoir "désarticulé la tête" du réseau en Espagne, peut-on vraiment prétendre démanteler Anonymous ? Il compterait en Espagne entre 1 000 et 2 000 membres reliés par Internet, coordonnés horizontalement et non pas de façon pyramidale, comme dans la plupart des autres organisations. Sur Facebook, un internaute décrit bien la situation:

"Ils ne vont pas stopper le mouvement en arrêtant un serveur. Il y en a autant que des Indignés. Ils vont les arrêter tous ?".

En somme, trois personnes ont été arrêtées, membres isolés d’un réseau étendu sans autre lien qu’une connexion Internet. Des anonymes … pas près d’oublier, si l’on en croit leur slogan:

Nous sommes anonymes. Nous sommes Légion. Nous ne pardonnons pas. Nous n'oublions pas. Préparez-vous …"




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