Syndicate content

Des trésors sous les mers

vendredi, 10 juin, 2011 - 22:38

La ruée vers l’or est toujours d’actualité… en pleine mer. Des sociétés comme Odyssey découvrent chaque année des épaves de galions lestées de métal précieux. Le butin est souvent âprement disputé. Et le fond des mers recèle bien d’autres trésors énergétiques.

 

La mer est mère de toutes les richesses. Les océans, qui couvrent 70% de la surface de notre planète, recèlent des trésors longtemps insoupçonnés qui suscitent aujourd’hui les convoitises des scientifiques et des chercheurs de galions disparus sous les flots. Les fonds sous-marins restent le cimetière de centaines d’épaves aux cales pleines de pièces d’or mais ils contiennent aussi de nombreux minerais et des matières premières qui pourraient notamment servir de sources d’énergie aux humbles terriens.

Natalie Portman n’a jamais navigué à son bord en tutu mais le Black Swan n’en reste pas moins un énorme trésor à voile. Ce navire, qui date du 18ème siècle, a coulé corps et biens avec une cargaison digne des milles et une nuit à son bord. La société américaine Odyssey, qui est spécialisée dans la recherche d’épave, l’a retrouvé dans une zone gardée secrète et ses plongeurs ont remonté à la surface pas moins de 17 tonnes de pièces d'or et d'argent dont la valeur est estimée à 500 millions de dollars.

500.000 pièces d’argent

Les 500.000 pièces d'argent, les centaines de pièces d'or en très bon état et les objets en or massif finement ciselés représentent le plus joli butin trouvé au fonds des océans. Odyssey jure l’avoir découvert dans les eaux internationales mais les Espagnols contestent cette affirmation. Pour eux, le bateau a sombré dans leurs eaux territoriales et la loi leur permet en conséquence de récupérer la moitié de ce magot.

Madrid croit même savoir que le véritable nom du Black Swan n’est autre que Nuestra Señora de las Mercedes y las Animas. Ce galion, qui rapportait une cargaison d’or et d’argent de Lima au Pérou, aurait été coulé par les anglais en 1804. Pour défendre leurs droits, les autorités espagnoles ont déposé une plainte contre la société d’exploration devant la cour de Tampa en Floride. Odyssey n’en est pas à sa première polémique…

Des droits sur le butin

En 2008, cette société privée avait déjà suscité la controverse après sa découverte du HMS Victory. Construit en 1737, cet énorme navire a péri corps et biens lors d’une tempête dans la Manche en 1744. L’amiral John Balchin et les 1100 marins qui étaient à son bord ont tous disparus dans cette catastrophe. Mais ce bateau était aussi supposé contenir une énorme cargaison d’or et d’argent. Or Odyssey n’a officiellement remonté à la surface qu’un seul et unique canon…

La compagnie avait, il est vrai, été échaudée par sa découverte en 2002 du HMS Sussex. Attaqué en justice par l’Etat britannique, les Américains ont finalement conclu un accord à l’amiable avec Londres en acceptant de partager avec la Couronne une partie des profits tirés des pièces anciennes remontées du fond de l’océan.

En ne découvrant «officiellement» rien de précieux dans ses épaves, Odyssey peut ainsi tout garder pour lui… Mais les explorateurs européens ne s’intéressent pas qu’aux vieux galions coulés il y a plusieurs siècles. Les mers abritent en effet des trésors géologiques insoupçonnés.

50 tonnes d’or

Les plongeurs de la mer rouge n’avaient notamment jamais pensé qu'ils se baignaient au dessus d'une mine d'or. Des chercheurs allemands de l'Institut Leibniz des sciences marines ont calculé que la zone baptisée Atlantis II, qui se trouve entre l'Arabie saoudite et le Soudan, contiendrait la bagatelle de 50 tonnes d'or.

Les boues analysées par les scientifiques sont composées de près d’un demi-gramme d'or par tonne ainsi que d’autres métaux précieux comme l'argent, le cuivre et le zinc. Récupérer ce trésor évalué à 12 milliards d'euros ne sera toutefois pas chose aisée. Pour trouver quelques paillettes, les prospecteurs devront envoyer leur sonde à 2000 mètres de profondeur, creuser les fonds marins et traverser un lac salé rempli d’une eau à 68 degrés pleine de composants chimiques. Bon courage…

Les océans pourraient aussi résoudre une partie des problèmes énergétiques de la planète. Le service géologique américain (USGS) a ainsi estimé que les fonds marins contiendraient la bagatelle de 20 milliards de km3 de méthane sous forme d'hydrate. Ce volume représente deux fois les réserves mondiales connues de pétrole, de gaz et de charbon réunies.

Les nodules, ces concrétions rocheuses qui contiennent notamment du manganèse, du nickel, du cuivre, du cobalt et des hydroxydes de fer et qui reposent au fond des océans, représentent également une «mine» sous-marine impressionnante. Les abysses n’ont pas encore révélé tous leurs secrets…


Pays