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A quoi servent les présidences de l’UE ?

mercredi, 29 juin, 2011 - 15:02

A partir du 1er juillet, la Pologne, après la Hongrie, prend la présidence du Conseil européen. En 2011, ce sont deux pays hors zone euro qui auront ainsi été à la barre de l'UE au moment où l’Europe connaît une crise qui ne les concernent pas directement.

Etrange paradoxe : le pays qui présider aux destinées de l'Europe jusqu'à la fin de l'année et, à ce titre, lui donner le cap à suivre, est impuissant face aux difficultés que traverse le continent. En pleine tourmente de la zone euro soumise aux turbulences de la crise grecque, la Pologne succède à la présidence du Conseil européen à la Hongrie, un autre pays qui ne fait pas partie de la zone euro et donc tout aussi impuissant.

Ces hasards malheureux de calendrier relancent les débats sur l’utilité de ces présidences tournantes. Il est vrai que depuis la mise en œuvre du Traité de Lisbonne et la nomination d’un président permanent du Conseil européen, elles ont perdu de leur importance. C’est, en effet, le Belge Hermann Van Rompuy qui dirige les sommets européens. Du moins sur le papier.

N’ayant rien à dire sur l’euro, la Pologne devrait d’ailleurs consacrer tout son temps présidentiel à s’occuper des autres dossiers brûlants comme le prochain budget de l’UE et le devenir de la Politique agricole commune. Des questions il est vrai cruciales pour Varsovie, bien décidée à défendre les transferts dont elle bénéficie depuis son adhésion en 2004…

Ne pas se hausser du col

En matière de gestion de la dette publique et de dynamisme économique, la Pologne aurait pourtant légitimité à donner des conseils aux pays qui ont adopté l'euro. Depuis 20 ans, et quelques soient les aléas économiques internationaux, Varsovie connaît une croissance ininterrompue. Après une hausse de 3,8 % en 2010, son PIB devrait enregistrer une progression de 4 % en 2011 et de 4,2 % en 2012. De quoi faire pâlir d’envie ses principaux partenaires européens qui ont bien du mal à voir le bout du tunnel de la crise.

Alors que la zone euro est ébranlée par le gonflement du montant des dettes publiques des pays ayant adopté la monnaie unique, la Pologne rappelle à l’envi comment elle a réussi, malgré le lourd handicap d'une dette avait atteint des niveaux records après la chute du Mur de Berlin, à redresser la barre grâce à la "thérapie de choc" mise en œuvre par le ministre des Finances de l’époque, Leszek Balcerowicz.

Mais Herbert Stepic, directeur international de la banque Raiffeisen, met en garde la Pologne dans un article publié par le site du journal autrichien Der Standard. Elle n'a pas à se hausser du col: la crise de la zone euro n’a pas grand-chose à voir avec la situation de la Pologne des années 90.


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