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Lecture: les jeunes Européens pas au niveau

mardi, 12 juillet, 2011 - 14:51

En Europe, un élève de 15 ans sur cinq maitrise mal la lecture. Les garçons, les enfants issus de milieux sociaux défavorisés et ceux dont la langue maternelle n’est pas la langue du pays sont particulièrement touchés.

Pour la première fois, une étude paneuropéenne dresse le tableau des capacités à la lecture des enfants et des adolescents à travers le continent, et force est de constater que les petits Européens ne sont pas égaux face aux livres…

En France, le socle commun de connaissances et de compétences, introduit par la loi de 2005, et qui présente ce que tout élève doit maitriser au terme de la scolarité obligatoire, ne semble pas avoir apporté de changement majeur. Des facteurs discriminants ont pourtant été analysés et des solutions existent pour remédier à cette illettrisme persistant.

20% d'élèves en grandes difficultés

Observation principale de l’étude, un élève de 15 ans sur cinq environ obtient de très faibles résultats en lecture au sein de l’Union. Et les différences sont très fortes en fonction des pays :

  • Meilleure élève, comme toujours, la Finlande avec seulement 8% de lecteurs en difficultés.
  • Bonnet d’âne de l’Europe, la Bulgarie, avec plus d’un élève sur trois ayant du mal à lire.

Ces difficultés sont mesurées par le programme PISA de l’OCDE, qui défini les connaissances en matière de lecture à avoir en fin de scolarité obligatoire.

Ainsi, les élèves en grandes difficultés sont ceux n’atteignant pas le niveau 2 du PISA, c'est-à-dire qu’ils sont uniquement capables de réaliser les taches les plus simples de lecture, telles qu’identifier une information, donner le thème principal du texte et de faire des mises en relation avec la vie quotidienne.

L'Europe peut mieux faire

En mai 2009, les pays-membres se sont mis d’accord pour ramener la proportion d’adolescents éprouvant des difficultés de lecture en dessous de 15% d’ici à 2020. Seuls la Finlande, l’Estonie, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne et le Danemark y sont parvenu pour le moment.

Onze pays se situent quant à eux dans une fourchette entre 15% et 20%, ce qui laisse augurer de meilleurs résultats dans les prochaines années si des politiques d’aide sont mises en place.

 

 

Ces résultats, globalement mauvais, voire alarmants pour certains pays, s’expliquent notamment par des inégalités persistantes entre des élèves pour lesquels les politiques éducatives sont faites et des groupes particulièrement touchés par les difficultés de lecture pour qui les initiatives manquent.

Les plus susceptibles d’être confrontés à ces problèmes de lecture sont ainsi les garçons, les enfants issus de milieux défavorisés et les enfants immigrants ou ceux dont la langue maternelle n’est pas la langue du pays.  

Inégalités sociales…

L’étude souligne que dans la plupart des pays, l’appartenance au milieu immigré peut avoir des effets nuisibles sur les performances en lecture, particulièrement pour les élèves qui parlent chez eux une langue différente de celle enseignée à l’école.

Cependant, l’ampleur de l’influence de la famille varie en fonction des pays, ce qui tend à prouver que certains systèmes éducatifs ont réussi à réduire la forte relation existante entre le milieu d’origine et les performances.

En France, les étudiants bénévoles de l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville accompagnent des jeunes issus de familles défavorisées dans leur parcours scolaire. Le principe est simple : pendant quelques heures par semaines, un jeune en études supérieures apporte son soutien individualisé à un élève, au domicile familial et en présence d’au moins l’un des parents, dans le but de les sensibiliser au fonctionnement du système éducatif.

L’approche choisie est transversale, centrée sur les difficultés de l’enfant et ses besoins. L’accompagnement dépasse le cadre scolaire pour aborder les problématiques du manque de motivation, de la confiance en soi, de l’ouverture culturelle, de la mobilité",

peut-on lire sur le site de l’association.

…et de sexe

Le sexe est l'autre facteur particulièrement déterminant pour la lecture – plus que pour d’autres aptitudes comme les mathématiques ou les sciences -. Les filles lisent en effet davantage que les garçons et leurs centres d’intérêts se portent sur les fictions et les magazines alors que leurs camarades masculins leur préfèrent les journaux et les bandes dessinées.

A 15 ans, les garçons sont ainsi deux fois plus susceptibles d’avoir des difficultés que les filles, ce qui représenterait 12% de filles et 26% de garçons n’atteignant pas le niveau 2 de PISA à cet âge en Europe.

Agir dès le plus jeune âge

Les experts d’Eurydice notent qu’au cours des dernières années, des efforts ont été fait par les pays pour améliorer les directives nationales et promouvoir de meilleures pratiques pédagogiques. La manifestation principale de ces avancées se caractérise par la volonté de donner les bases d’apprentissage aux enfants dès l’école maternelle, afin de sensibiliser les élèves dès le plus jeune âge et pour leur donner très vite le goût de la lecture.

Vienne a ainsi décidé de rendre la dernière année du Kindergarten (école maternelle) obligatoire pour tous les enfants à la rentrée 2010. Au cours de cette année charnière, tous les enfants participent à différentes activités de lecture préscolaires pour construire des bases qui seront ensuite développées à l’école primaire.

L’Autriche, pays très mal classé avec 27,6% des jeunes en difficultés à l’âge de 15 ans, espère ainsi réduire ostensiblement les inégalités, en les prenant en compte dès le plus jeune âge.




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