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La chanteuse Lail Arad prend ses « Quartiers d’été » à Paris

vendredi, 29 juillet, 2011 - 09:30

Sur scène, Lail Arad joue du piano, de la guitare et de la batterie, mais elle donne surtout de la voix. Les chansons folk de son premier album "Someone New" décrivent sa vie de bohème londonienne. MyEurop a rencontré l'artiste israélo-anglaise, qui aime se décrire comme une "touriste". Elle est en concert à Paris jusqu’au 1er Août dans le cadre du festival Quartier d’Été. Interview.

La première chose qui frappe en rencontrant Lail Arad, c’est la concordance entre elle et sa musique. Sympathique, souriante, sûre d’elle mais pas grande gueule, Lail Arad pétille à l’ombre du jardin du Luxembourg. Après l’interview, place au concert. Les chaises inoccupées se font de plus en plus rares même à trente minutes du premier la.

Tout juste après le premier titre, les applaudissements ne trompent pas: le public, jeunes et moins jeunes confondus, est séduit. Le coup de cœur ne fléchira pas, l’enthousiasme se fait de plus en plus ressentir, surtout quand Lail, soucieuse de créer un lien avec son public, s’essaye avec brio à l’interaction in french please. En attendant le rappel, Lail Arad et ses deux musiciens ont même le droit à une standing ovation. Lail Arad n’est plus "someone new" [le titre de son premier album] mais on en redemande !

Lail Arad au Jardin du Luxembourg – Had It Harder by MyEurop

Une de tes chansons s’appelle "Who am I", alors qui es-tu ?

Je suis Lail Arad, j’ai 27 ans, je suis née et j’ai grandi à Londres et je fais de la musique depuis quelques années.

Seulement depuis quelques années ?

Et bien quand j’étais petite je prenais des leçons de piano et je chantais tout le temps donc j’ai grandi dans un univers où la musique était omniprésente. J’ai fait des études de théâtre mais je savais qu’en finissant cette formation de trois ans je voulais faire de la musique. Donc je me suis mise à la guitare, j’ai appris toute seule et j’ai écrit des chansons. Et avant de trouver Notify, mon label, j’ai joué pendant quelques années, à Londres, partout où je pouvais, dans des clubs, chez des gens, j’ai pris chaque opportunité qui s’offrait à moi.

Quels courants musicaux t’inspirent ?

Les musiques avec lesquelles j’ai grandi m’ont bien sûr influencées. Mes parents écoutaient beaucoup les Kinks, Lou Reed, Leonard Cohen ou Joni Mitchell par exemple. J’écoute toujours ces artistes. J’aime aussi beaucoup les Français Herman Dune. Il fait partie du mouvement anti-folk qui m’a inspiré.

Une influence punk !? Ça ne s’entend pas vraiment…

Oui, mes mélodies ne sont pas punk mais ça m’a influencé dans l’écriture, dans les paroles on y retrouve une touche d’anti-folk. Quand j’ai commencé à écrire, j’en écoutais beaucoup donc forcément ça se ressent dans ma musique. Et aussi dans le fait de vouloir essayer beaucoup de choses différentes, de jouer de beaucoup d’instruments. Sur scènes on change d’instrument très souvent par exemple. Ce n’est pas la voie de la facilité mais c’est très intéressant.

Là sur scène tu joues de la guitare et du piano ?

Non, en fait je prétends jouer de la guitare, et du piano ! Mes musiciens sont bien meilleurs comme tu le verras toute à l’heure. Il y a aussi des chansons où je joue de la batterie et ça marche même si je ne suis pas batteuse. Il faut tout essayer. En fait, le seul instrument avec lequel je suis vraiment sûre sur scène c’est ma voix.

On t’a surtout découvert en France grâce au festival "Les Femmes s’en mêlent" en mars 2011, c’étaient tes premiers concerts ici ?

J’avais déjà joué en France mais en mars dernier, c’était ma première tournée française. Au début j’avais peur parce que mes chansons sont basées surtout sur mes textes et ils sont en anglais donc en langue étrangère pour les Français. Cependant j’arrive à communiquer avec le public quand même, donc c’est parfait. Je parle un petit peu français. J’ai appris à l’école puis j’ai tout oublié mais, en venant ici fréquemment pour jouer, c’est revenu.

Ça tombe bien parce que j’aime beaucoup Paris. J’y apprécie ce que les Parisiens doivent détester c’est à dire flâner, avoir rendez-vous avec quelqu’un pour déjeuner et en fait ça dure trois heures… A Londres tout va tellement vite ! D’ailleurs il y a quelque temps j’ai écrit une chanson qui s’appelle "Je suis une touriste", peut être que je devrais la remettre au goût du jour !

Tu dis souvent que tu es une touriste dans ta propre ville, pourquoi ?

Peut être parce que je suis une enfant de la deuxième génération. Mes parents sont Israéliens mais moi je suis née et j’ai grandi à Londres, j’ai toujours été dans des écoles anglaises. Je voyage tellement en ce moment que je suis contente d’être basée à Londres. Mais j’aime bien la sensation d’être touriste.

Je trouve qu’on est alors beaucoup plus ouvert aux choses que lorsqu’on est enfermé dans la routine du quotidien, on voit plus de choses, on ressent plus. C’est une source d’inspiration pour écrire.

Tes parents sont architectes hippies: dans "Had it Better" tu assumes parfaitement ton enfance heureuse et sans problème. C’est très tentant de te coller l’étiquette "bobo"…

Non je ne pense pas en être une. Je suis trop sérieuse pour ça et je ne fais pas assez attention à la manière dont je m’habille !

C’est bientôt l’heure de ton concert, tu as le trac ?

Non ! Et heureusement. Je suis vraiment chanceuse car ça bouffe la vie de certains artistes.

Même quand c’est pour jouer avec Moriarty au "Festival Du bout du Monde" le 6 Août ?

Non plus, en fait nous sommes amis maintenant. D’ailleurs ce matin nous avons répété et c’était vraiment bien. Que ça soit jouer dans une petite salle ou devant 2 000 personnes ça ne me fait pas peur, c’est juste chouette. J’adore me produire en live. J’aime jouer partout et, quand il fait beau, c’est génial de jouer dehors comme dans les festivals… et comme ici aujourd’hui à Paris !


Informations pratiques:

Dans le cadrte du festival parisien "Quartier d’Été", Lail Arad est en concert gratuit le 31 Juillet au Parc de la Butte du Chapeau-Rouge (19ème) et le 1er Août à Amphithéâtre de verdure du Monfort (15ème).


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