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A Hambourg, boire ou prendre le bus, il faut désormais choisir

jeudi, 1 septembre, 2011 - 11:49

Si l’ivresse publique est communément punie en Europe, la législation sur consommation d’alcool sur la voie publique est plus disparate. A Hambourg, désormais c'est "nein", de jour comme de nuit.

Depuis aujourd'hui, il est interdit de boire de l’alcool dans les transports en commun à Hambourg, sous peine d’une amende de 40 euros. Les autorités locales mettent en avant les troubles engendrés par les personnes en état d'ivresse et le spectacle "peu recommandable" donné aux enfants par ces dernières. En janvier dernier, la municipalité de Nuremberg avait fait de même.

Les jeunes, attachés à leur "Wegbier" (bière pour la route) trouvent cette mesure grotesque et hypocrite alors que la bière ou même de l’alcool fort est en vente libre dans les stations de métro à Berlin et ailleurs.

Une bière pour la route

Mais jusqu'à quand ? Les tenants d'une prohibition de la consommation dans les espaces publics sont de plus en plus nombreux. Le ministre de l’Intérieur du land voisin, le Baden-Wüttemberg, souhaite que cela serve d’exemple pour le reste de l’Allemagne.

Pourtant, tous les Lands ne semblent pas vouloir priver leurs concitoyens d'un petit plaisir quotidien. Pour bon nombre d’Allemands, la "Wegbier" (bière pour la route) est une institution: en rentrant du travail ou en allant faire la fête.

Ainsi, à Berlin, s’il est formellement interdit de manger et boire dans les transports en commun, cette mesure n’est pas appliquée du fait d’un manque de personnel, selon Petra Reetz, la porte-parole de la société de transports en commun BVG.

Mais est-ce vraiment souhaitable d'interdire l'alcool dans les bus et le métro? "Berlin ne doit pas être confondu avec Hambourg, la densité de fêtards y est plus élevée", souligne Petra Reetz . Dès lors, une interdiction de l’alcool dans les transports en commun conduirait les usagers à rouler davantage en voiture avec un degré prohibé d'alcool dans le sang .

A Londres, une interdiction sans effet

Au Royaume Uni, de (trop) nombreux jeunes pratiquent le "Binge Drinking", ou l’hyperalcoolisation. Cette recherche d'un état d’ivresse rapide étant un grave problème de santé publique, l’alcoolisme est fermement combattu.

Ainsi, la première mesure prise par le maire de Londres Boris Johnson, un mois seulement après son élection en mai 2008, a été de bannir l’alcool des métros, bus, tram et train de banlieue. La veille, les londoniens avaient donc organisé la "Last Round on the Underground" Party. Grand succès, plusieurs milliers de Londoniens se sont réunis, bouteille à la main. Mais depuis aucune contravention n’a jamais été délivrée pour alcoolisme dans les transports publics.

Aux Pays-Bas, interdiction le jour des matchs

Les Pays-Bas ne disposent pas d’une loi nationale sur l’interdiction de l’alcool dans les transports en commun. Il est donc autorisé de transporter, voire de consommer de l’alcool dans le métro. Cependant, lors de manifestations importantes,  comme un match international au stade d’Amsterdam ou lors du jour de la Reine – le Koninginnedag, le 30 avril, la consommation ou même la possession d’alcool est strictement prohibée.   

Sur la voie publique, une grande latitude est laissée aux municipalités, les communes, qui promulguent donc parfois des règlements très restrictifs. Ainsi, la commune de Geleen-Sittard près de Maastricht, interdit non seulement l’ivresse sur la voie publique, mais aussi la détention d’une bouteille ou d’une canette de boisson alcoolisée ouverte, fut-ce une bière de type « läger » ou « pils », de 3 à 5 degrés.

De même, la commune de Winsum interdit toute consommation de boissons alcoolisées, mais dans certains quartiers seulement.  Il y a intérêt à être au courant, car les amendes sont plutôt salées et les policiers sans pitié: se trouver sur la voie publique avec une bouteille ou une canette de boisson alcoolisée ouverte est puni de 50 euros !

En Finlande, des cuites le week-end

Pour suivre l’exemple américain, la Finlande a connu 13 ans de Prohibition, de 1919 à 1932. Depuis, la vente d’alcool est strictement contrôlée et régie par un des seuls monopoles européens, "Alko ". On dit que les Finlandais se sont mis à boire "comme des Européens du Sud" en semaine, mais ont toujours continué à prendre de grosses cuites, "comme tous les Européens du Nord", les week-ends… et l’alcoolisation est intergénérationnelle !

Pour protéger sa société de l’abus d’alcool, l’Etat a mis en place une mesure préventive de bon sens : depuis le 1er Août dernier, tous les chauffeurs de bus scolaires doivent souffler dans le ballon avant de pouvoir démarrer.

En Espagne, des "botellódromos"

En Espagne, il n'existe pas de texte régissant au niveau national la consommation d'alcool sur la voie publique. Ce sont les communautés autonomes (les régions) qui en sont responsables. La plupart délèguent cette compétence aux municipalités.

En Andalousie, certaines mairies ont mis en place des espaces consacrés à la jeunesse, surnommés les "botellódromos" (bouteillodromes), dans lesquels les jeunes peuvent se réunir pour boire, et qui présentent l'avantage de… ne pas déranger le voisinage.

Par ailleurs, l'immense majorité des régions interdisent la vente d'alcool aux moins de 18 ans.




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