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Les Européens insomniaques et déprimés

mardi, 6 septembre, 2011 - 10:07

Les marchés financiers dépriment. Les Européens aussi. Ils sont de plus en plus insomniaques ou dépressifs. Et ce n'est pas Zapatero qui va remonter le moral des Européens Ibères: il estime que l'Espagne était "au bord du gouffre" cet été. Quant aux Islandais, ils ont trouvé un bouc émissaire. Si leur pays est, lui, bel et bien tombé dans le gouffre en 2008, c'est par la faute d'un seul homme: leur ex-premier ministre.

Chaque jour, retrouvez dans la nouvelle rubrique "Aujourd'hui en Europe" les évènements les plus marquants de l'actualité européenne.
 

Un Européen sur trois (38,2%) souffre de troubles neurologiques, selon une étude englobant 30 pays et 514 millions d’habitants, publiée lundi par le Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP)

Le chiffre recouvre aussi bien les problèmes les plus légers comme l’insomnie, que les plus lourds comme les troubles bipolaires. Les troubles d'anxiété sont les plus fréquents, touchant 14% de la population européenne. L’insomnie concerne 7% des Européens, à quasi égalité avec la dépression (6,9%). Cela fait au total 30,3 millions de dépressifs en Europe! La démence touche quant à elle 30% des plus de 85 ans.

En 2005, selon une précédente étude, "seulement" 27,4% des Européens souffraient de troubles neurologiques. Cependant, le rapport explique que l’augmentation de 2005 à 2011 est "entièrement due à l’inclusion de 14 nouvelles pathologies enfantines, adolescentes, et des plus âgés".

Les auteurs de l'étude concluent "qu’une action concertée prioritaire est nécessaire à tous les niveaux, comme une augmentation importante du financement de la recherche fondamentale, clinique, et de santé publique".

 

L'Espagne, les bourses et l'euro au bord du gouffre

Les places financières européennes tentaient mardi de freiner leur chute au lendemain la dégringolade générale de la veille. A Paris, le CAC40 a encore été en repli de plus 1,13% après sa chute de 4,73% lundi, passant plus largement sous les 3 000 points. La Bourse de Francfort a, elle, retrouvé à son niveau le plus bas depuis deux ans.  Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus souffert. Par ailleurs, en zone euro, la croissance économique a ralenti au deuxième trimestre, à +0,2%, selon une deuxième estimation publiée mardi.

Plusieurs causes sont à l’origine de ces nouvelles dégringolades, après dix jours sombres mi-août: le dérapage anticipé du déficit grec, l'application du plan d'austérité italien, les mauvais chiffres américains de l'emploi et les poursuites aux Etats-Unis contre 17 institutions financières mêlées aux "subprime" (crédit hypothécaire à risque).

José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, se veut pourtant toujours relativement confiant: "Nous n'anticipons pas de récession en Europe. Les dernières prévisions de la Commission européenne montrent que la croissance sera au rendez-vous, même si cette croissance sera modérée il est vrai".

Le son de cloche était autre du côté de Jean-Claude Trichet. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) jugeait à propos des décisions prises lors d’un sommet de la zone euro le 21 juillet:

Nous avons un besoin immédiat et impérieux que l'ensemble de ces décisions soient mises en œuvre. […] On peut imaginer un gouvernement confédéral avec un ministre des Finances confédéral qui pourrait assurer l'ensemble de la gouvernance au sein de la zone euro et imposer telle ou telle décision.

Quant au chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, il avait reconnu à la mi-août, lors d'une rencontre avec des representants de principaux syndicats ibériques que "la situation était vraiment mauvaise" et que son pays avait été "au bord du gouffre", selon Ignacio Fernadez Toxo, secrétaire général des Commissions ouvrières (CCOO), premier syndicat espagnol.

 

Les services secrets britanniques livraient des opposants à Kadhafi

Une commission indépendante chargée d’enquêter sur les services secrets britanniques va se pencher sur les liens entre ces derniers et le régime du guide libyen Muammar Kadhafi. La découverte récente à Tripoli par l’ONG Humans Rights Watch de documents attestant d’une collaboration entre le MI6, la CIA et le régime libyen jette le trouble.

Les deux agences occidentales auraient à plusieurs reprises dans les années 2000 livrées des prisonniers au colonel Kadhafi, dont nombre d’opposants. L’un d’entre eux, libéré depuis la victoire du CNT, a d’ailleurs demandé lundi des excuses officielles du Royaume-Uni.

Le porte-parole de la commission a déclaré que leurs travaux se pencheraient sur ces allégations, en précisant qu’ils demanderaient "plus d'informations au gouvernement et aux agences gouvernementales dès que possible". Ce à quoi le Premier ministre britannique David Cameron a répondu positivement. Tout en mettant en garde contre d’éventuels jugements hâtifs, à l’image de ceux ayant suivi le 11 septembre 2001.

 

Eurolines étend son emprise en France

La compagnie européenne d’autocars Eurolines, alternative low-cost à l’avion et au train, offrira prochainement la possibilité aux voyageurs de "caboter" entre deux villes françaises. Par exemple, sur une liaison Paris – Prague, il sera désormais possible de monter dans le car à Reims et d’en descendre à Strasbourg.

L’innovation est plus importante qu’il n’y paraît. Jusqu’à présent, les cars n’avaient l’autorisation que de débarquer leurs passagers sur une étape française de leurs voyages internationaux, non de les embarquer. Eurolines, même s’il s’en défend, pourra donc représenter à terme une concurrence aux trains régionaux de la SNCF, en affichant ouvertement un objectif de 50 000 voyageurs à l’année.

Car ce sont 70 villes françaises qui seront accessibles de la sorte. Et ce n’est pas la compagnie elle-même qu’il faut remercier de ses bons services, mais plutôt le gouvernement français, qui a voté en janvier 2010 une loi, appliquée depuis le début de l'année, autorisant cette évolution.

La compagnie européenne pourrait prochainement être autorisée à proposer des liaisons permanentes entre villes françaises, en-dehors des transports internationaux. Ce qui ne risque pas d’être du goût de tout le monde (écolos, SNCF…), mais ferait à coup sûr plaisir à Veolia, l’unique actionnaire d’Eurolines.

 

L’ancien Premier ministre islandais seul responsable de la crise financière

Au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est ce qu’il se dit à propos de Geir Haarde, Premier ministre islandais entre 2006 et 2009, et aujourd’hui appelé à comparaître, seul, devant la justice de son pays pour "grande négligence" et "violation des lois sur la responsabilité ministérielle" face à la crise financière ayant entraîné son pays en 2008.

Seul, il devra répondre d’un système entier qu’il a contribué à pérenniser, où les banques islandaises pesaient 900% du PIB du pays et camouflaient leurs déficits. Seul, tandis que d’aucuns accusent son prédecesseur David Oddsson, au pouvoir entre 1991 et 2004, d’être le vrai fossoyeur de la « terre de glace ».

Geir Haarde voit en ce procès un règlement de comptes politique. D’autres un solde enfin payé par les puissants à la société dans son ensemble.

 

Les sites gouvernementaux néerlandais attaqués par des hackers iraniens

La société qui gérait les sites des autorités néerlandaises, Diginotar, a été piratée par des hackers iraniens. Les sites, eux n'ont subi aucun dommage. Pour l'instant, les autorités travaillent à la sécurisation de ces sites avec une nouvelle entreprise. Mais, la confiance des citoyens dans la sécurité informatique est ébranlée. Il s'interrogent sur la fiabilité des moyens de paiement en ligne, la protection de leurs données privées, etc.

Il faut dire que les Pays-Bas ont poussé l'informatisation de leurs services à un point rarement vu ailleurs : déclaration fiscale, extrait de naissance, documents officiels en tous genres peuvent s'obtenir via Internet… Les factures papier tendent à disparaître. Cela s'explique sans doute par le très haut degré d'équipement informatique des foyers néerlandais. Les écoles primaire remettent certains devoirs aux écoliers sur clé USB…


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