Après 458 jours de crise politique, un compromis a été trouvé sur la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Une première lueur d'espoir de voir un jour la Belgique retrouver un gouvernement. Quant aux Suisses, leur économie affiche une insolente santé, mais l'UBS s'est fait piéger par un Kerviel bis. Deux milliards se sont volatilisés.
Chaque jour, retrouvez dans la rubrique "Aujourd'hui en Europe" les évènements les plus marquants de l'actualité européenne.
Quand une situation est bloquée depuis 458 jours, le moindre signe de mouvement réveille les espoirs les plus fous. Ce qu’ont obtenu mercredi soir les protagonistes chargés de former un gouvernement pour la Belgique laisse en effet croire que le plat pays pourrait bientôt ne plus avoir à sa tête l’administration d’Yves Leterme chargée des affaires courantes.
Sous l’impulsion du socialiste francophone Elio di Rupo, probable futur Premier ministre, un compromis a été trouvé à propos de l’épineux problème de l’arrondissement électoral bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Les Flamands réclament une scission de celui-ci, en vue de mettre fin aux différents droits linguistiques, judiciaires et électoraux spécificiques des 130 000 francophones vivant dans le pourtour de la capitale. Une scission aurait donc été actée en contrepartie de fonds supplémentaires pour la municipalité de Bruxelles.
Ne reste "plus qu’à" s’entendre désormais sur d’autres réformes administratives et définir un programme pour le futur gouvernement, et la Belgique pourra enfin arrêter de faire rire ses voisins.
Un Kerviel chez UBS ?
Deux milliards de dollars. C’est la perte potentielle qu’encourt la grande banque suisse UBS. Celle-ci a annoncé en ce matin du 15 septembre avoir "découvert une perte due à une opération de courtage non-autorisée" dans le secteur de sa banque d’investissement. La mauvaise surprise pourrait faire plonger dans le rouge ses comptes du 3ème trimestre 2011. Les clients de la banque ne seraient pas affectés.
Un homme de 31 ans, travaillant pour le service marchés d'actions à Londres, a été arrêté dans la capitale anglaise dans la nuit de mercredi à jeudi dans le cadre de l'enquête sur cette fraude géante.
A-t-on affaire à un nouveau Jérôme Kerviel ? Celui-ci avait en 2008 fait perdre 4,9 milliards d’euros à la Société générale, à la suite de quoi il avait été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis.
A la Bourse suisse, l’action UBS chutait de 7,04% jeudi à 9h14, dans un marché stable.
Insolente santé de l'industrie helvétique
L'industrie suisse est en pleine santé au deuxième trimestre 2011 selon les chiffres publiés ce matin par l'Office fédéral de la statistique. Ventes, commandes et production: tous les indicateurs sont au vert. Le chiffre d'affaires des entreprises industrielles progresse de 3,1% par rapport au deuxième trimestre 2010. L'industrie textile a enregistré le meilleur résultat. Et les carnets de commande sont pleins, hormis dans les secteurs du caoutchouc et du plastique.
L'industrie helvétique doit pourtant composer avec une monnaie forte, le franc suisse ne cessant de se réévaluer face à l'euro. Mais comme l'industrie allemande elle palie cet handicap par la qualité de ses produits manufacturés, notamment les biens de consommation durable.
Sondage: Non à euro, oui à l'UE
67% des Européens considèrent que l’appartenance à l’Union européenne a été une bonne chose pour l’économie de leur pays, selon une étude du German Marshall Funds. Les Allemands, avec 76% des sondés, sont les plus enclins à penser ainsi, tandis que les Bulgares et les Britanniques, avec 46%, sont les plus sévères envers l’Union Européenne.
En revanche, seulement 40% des Européens voient l’euro comme une bonne chose pour l’économie de leur pays, 53% pensant l'inverse. Les Slovaques sont les seuls à être majoritairement enthousiastes avec 53% d’avis favorable à l’euro. Sans parler de majorité, les Italiens sont globalement plus contents (49%) que mécontents de l’euro (46%). Pour le reste, celui-ci n’est pas dans le cœur des Européens de la zone, surtout chez les pays du sud-ouest : 54% des Français, 58% des Portugais, et 54% des Espagnols le jugent mauvais pour l’économie de leurs pays respectifs.
Par ailleurs, la majorité des Européens, 60%, considèrent comme acceptable la contribution de leur pays à un fonds de stabilité aidant les pays en difficulté, 36% pensant l’inverse. Les Italiens (76%) et les Français (70%) sont les plus favorables à un tel dispositif, tandis que les Allemands sont plus partagés (50% le considèrent acceptable, 47% inacceptable) et que seulement 43% des Britanniques et 38% des Slovaques y sont favorables.
La police de Berlin en crise
Incendies de voitures en recrudescence cet été, fuite à l’étranger de plusieurs personnes suspectées de terrorisme; refus d'annoncer la manifestation dimanche dernier à Berlin du parti national-démocrate (NPD, extrême droite) pour ne pas provoquer de contre-manif: la police berlinoise est critiquée de toute part. Le quotidien Tageszeitung met aujourd'hui en avant le manque de moyens des policiers débordés, des problèmes récurrents et "symptomatiques" et la nécessité de trouver un nouveau chef à la police berlinoise de l’acabit de Dieter Glietsch (en place de 2002 à mai dernier).
Ce dernier avait réussi à "pacifier" les rues berlinoises le 1er mai, jour de la fête du travail et traditionnellement une journée très chaude à Berlin avec des manifestations très mobilisatrices mais également son lot d’actions de vandalisme. Mardi, un article du Tagesspiegel sur le suicide par auto-immolation d’un des commissaires du quartier de Neukölnn, allait également dans ce sens.