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Autolib’, l’auto-partage à Paris, après Amsterdam et Munich

lundi, 3 octobre, 2011 - 15:03

L'Autolib', testée depuis aujourd'hui dans les rues de Paris, sera en libre service le 5 décembre. Ailleurs en Europe, les métropoles congestionnées et étouffées par les véhicules polluants misent, elles aussi, sur l'auto-partage.

Le groupe Bolloré teste en grandeur réelle soixante-six "BlueCars" jusqu'au 5 décembre, date de son lancement officiel. Perdues dans le flot de la circulation parisienne elles doivent prouver qu'elles tiennent le choc sans tomber en panne. Un test intensif, pour ces petits véhicules électriques disposant, en théorie, d'une autonomie de 250 km en ville et 150 km en roulant pied au plancher, soit 130 km/h, sur route dégagée.

Comment ça marche? C'est comme le Vélib' mais avec 4 roues, un toit et un moteur et…pas au même prix ! On s'abonnera, soit à l'année pour 144 euros, ou au mois, pour 12 euros, puis on payera à l'heure: cinq euros pour la première demi-heure, quatre euros pour la suivante, et six euros par demi-heure supplémentaire.

Il faudra également déposer une caution pur obtenir un badge électronique. Muni de ce sésame, vous pourrez alors prendre une "BlueCar" sur l'un des 250 parkings Autolib' après avoir débranché le câble relié à la borne de chargement de la batterie.

Mais dans un premier temps, les files d'attente risquent d'être longues, puisqu'il n'y aura début décembre que 250 "BlueCars", soit une seule voiture par station! Il faudra attendre l'été 2012 pour que le nombre de véhicules passe à 2000 pour 500 parkings dédiés. Cela reste, certes, une goutte d'eau par rapport au nombre de voitures en circulation dans la capitale, mais le groupe Bolloré qui a lancé l'Autolib' pourra alors se prévaloir d'offrir le plus grand nombre de véhicules en self service en Europe.

Mais d'autres solutions sont possibles, souvent moins ambitieuses, mais plus réalistes et déjà opérationnelles. Tour d'Europe.

Pays-Bas: covoiturage et Smart électrique

Pays surpeuplé et confronté aux problèmes des bouchons quotidiens comme le sont les Pays-Bas, la pollution et de la mobilité urbaine sont des problèmes nationaux.

Toutefois, si le gouvernement a décidé d’augmenter la vitesse à 130 km/heure sur l’autoroute A2, principal axe routier qui traverse le pays du nord au sud, au lieu des 120 km/heure maximum imposés partout aux Pays-Bas, c’est moins pour régler les problèmes d’embouteillage endémique aux abords des grandes villes que pour flatter l’électorat du populiste Geert Wilders.

Heureusement, d’autres initiatives voient le jour qui répondent réellement tant aux besoins de mobilité qu’aux exigences de préservation de l’environnement des Néerlandais.

L’une des réponses la plus concrète est le "car sharing", le covoiturage.

Plusieurs réseaux se sont créés au cours de la dernière décennie, avec des résultats plus ou moins heureux. “Diks Autodate”, par exemple, a cessé d’exister le premier janvier 2007 après dix ans de service. Le propriétaire, Ronald Diks affirmait alors que le partage de véhicules n’était pas rentable. Son confrère Hennie Kerkling, de la firme ConnectCar tient le même discours : “gérer un réseau de partage de véhicule est compliqué et peu rentable.

Pourtant, c’est ce type de projet qu’a adopté en avril dernier la ville d’Amsterdam. C’est la proposition de Car2go, une division "car sharing" de la firme allemande Daimler AG qui a été retenue. Car2go propose un "car pool" de 300 véhicules Smart tout électrique, soit le plus grand parc automobile électrique d’Europe à ce jour.

Il vient donc concurrencer le néerlandais Greenwheels qui, jusque-là, bénéficiait du soutien de la ville.

L’avantage indéniable du projet est que chacune des 300 "Smart Fortwo" électriques peuvent stationner après utilisation dans n’importe quel parking de la ville équipé de bornes électriques de rechargement commun à tous les véhicules électriques commercialisés. Le projet n’impose donc pas de ramener le véhicule dans une station spécifique comme pour la "BlueCar" parisienne.

Car2go dispose d’une précieuse expérience dans le secteur du partage de véhicules. Il comptabilise déjà 35.000 utilisateurs dans les villes allemandes d’Ulm et de Hambourg ainsi qu’à Austin, aux Etats-Unis. Mais c’est la première fois qu’elle devra gérer un parc "tout électrique".

Les tarifs de Car2go? 29 cents la minute, soit 17,4 euros l'heure. Ce qui est nettement plus cher que l'Autolib', mais sans abonnement forfaitaire.

Amsterdam dispose pour l’instant de 300 points de chargement pour les batteries de ces voitures, mais compte étendre son réseau de distribution à plus de 1.000 stations d’ici la fin de 2012.

Cette initiative n’est pas la seule expérimentée par la ville qui s’est d’ailleurs vu attribuer le European City Star Award 2011, à Bruxelles en juin dernier pour le projet Amsterdam Smart City visant à réduire les émissions de CO2 dans la ville en vue d’atteindre les normes européennes de qualité de l’air pour 2015. 70 projets de tailles et de natures diverses ont déjà été retenus.

Parmi ceux-ci, figure l’acquisition par la centrale des taxis d’Amsterdam (TCA) de véhicules Fiat Doblo électriques ainsi que des taxis anglais également électriques. La ville a financé partiellement l’achat de ces véhicules. Amsterdam envisage de s’équiper de 450 taxis électriques d’ici à 2015.

Amsterdam compte environ 2.500 taxis et ceux-ci émettent environ 35 fois plus de CO2 qu’une voiture privée, en raison de la conduite urbaine avec arrêts et redémarrages fréquents. Élément aggravant, nombre de ces véhicules sont des diesels qui émettent plus de particules polluantes que les voitures à essence.

Le problème de la mobilité est très en vogue aux Pays-Bas. "Ecomobiel", le salon de la mobilité écologique qui vient de se tenir ces 27 et 28 septembre à Rotterdam, présentait sur 10.000 m2 des vélos et des scooters électriques, mais aussi des composants de moteurs écologiques, des transports publics basés sur le développement durable, des solutions de management de la mobilité écologique pour entreprise, etc. De quoi donner de nouvelles idées à SmartCity ?

Belgique: pas d'électricité dans l'air

A Bruxelles, une expérience de "car sharing" de véhicules électriques a démarré en mars dernier : la Zen Car exploite une flotte de 29 voitures biplaces disponibles dans 15 emplacements équipés d’une borne de rechargement. Les utilisateurs peuvent louer les véhicules via un site Internet.

Le tarif est quelque peu compliqué puisqu’après une souscription annuelle de 40 euros, on doit encore s’acquitter de 6 euros d’abonnement par mois et de 7 euros de l’heure de location quel que soit le kilométrage parcouru.

Il existe aussi un réseau de "car sharing", appelé Cambio mais qui ne compte actuellement aucun véhicule électrique. Le Belge ne semblent pas séduits par cette source d'énergie.
Malgré des aides publiques, on ne comptait encore que 80 voitures et 58 motos électriques en Belgique à la fin du mois de février 2011!

Ceci s’explique à la fois par le fait que le choix de véhicules proposé est encore faible et que les bornes de rechargement sont encore trop peu nombreuses. Et mal réparties : on les trouve surtout en Flandre et à Bruxelles…

Il existe, par contre, des portails de covoiturage tels que Karzoo ou Taxistop, qui connaissent un certain succès notamment parce que leurs offres sont relayées par des radios, tant au niveau local que régional.

Allemagne: hybride et électrique en 2013

DriveNow, vient d'être lancé (le 30 septembre) à Berlin. Joint-venture entre BMW et le loueur Sixt, proposant 250 voitures à moteur à essence (le diesel est proscrit) en libre-service. Dès l'année prochaine le parc de voiture sera doublé. L’hybride ou l'électrique sont prévus pour 2013.

Le concept de ces voitures en libre-service a été lancé à Munich en juin dernier par une co-entreprise entre BMW et le locataire de voiture Sixt. Une flotte de 300 véhicules est disponible dans les rues de la capitale bavaroise. Les modèles proposés sont, pour l’heure, des modèles à essence : BMW série 1 et Mini Cooper. La joint-venture assure que les modèles hybride (BMW i8) et électrique (BMW i3) seront intégrés dès leur sortie en 2013.

A Munich, où 6000 personnes auraient déjà souscrit aux services de Drive-now, le concept est le suivant : trouver une voiture disponible dans les 500 m, par géolocalisation, via une application de Smartphone. Contrairement au système de bornes, l’utilisateur peut donc abandonner le véhicule à n’importe quelle place de stationnement après utilisation.
Drive Now espère compter 1 million de clients à horizon 2020.

Le coût est 29 euros de frais d’inscription, puis 19 centimes la minute comprenant l’essence (à terme l’électricité), l’assurance, les taxes et le stationnement.




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