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La check-list de Ryanair pour faire des économies

jeudi, 24 novembre, 2011 - 16:51

Pas de petites économies chez Ryanair. Pour offrir des billets à un tarif imbattable, tout en gagnant de l'argent, la compagnie irlandaise n'hésite pas à pratiquer le dumping social quitte à rogner sur les marges de sécurité. C'est le prix du low cost. Top 5 de ses bons plans pour débourser moins.

1 – Poser ses Boeing 737 sur des aéroports de seconde zone

La compagnie, pour simplifier et baisser ses coûts de maintenance, ne fait voler qu’un type d’appareil: les Boeing 737, qu’elle achète "en gros" au géant américain. Des avions qu’elle disperse sur les tarmacs les moins chers d’Europe. Les compagnies aériennes doivent en effet s’acquitter de taxes d’atterrissage et de décollage auprès des aéroports. Plus ceux-ci sont reculés géographiquement, moins la facture est salée. Par exemple, pour desservir Londres, Ryanair utilise l’aéroport de Luton, à 60 km de la capitale britannique. Luton, plutôt qu’Heathrow (30 km de Londres), et pour cause: le coût d’atterrissage pour un Boeing 737 lui revient à 206 livres sterlings, contre 1 637 à Heathrow. Une culbute qui revient en revanche cher au passager. Charge à lui de rejoindre Londres, Paris ou Francfort depuis Luton, Paris-Vatry (158 km) et Francfort-Hahn (125 km).

2 – Faire payer leur formation aux nouvelles recrues

Ryanair met à contribution les aspirant(e)s hôtesses et stewards. Ceux-ci doivent financer eux-mêmes leur formation, assurée par des agences sous-traitantes. Il leur en coutera entre 2 000 et 3 000 euros, une partie devant être réglée dès la sélection du dossier, pour s’assurer que le candidat ne se démotivera pas en cours de vol. Mais, grand seigneur, Ryanair propose à son personnel navigant d’étaler les frais, et de les déduire mensuellement de leur futur salaire.

3 – Kérosène: des pleins au poil

Un avion chargé de carburant est plus lourd. Un avion plus lourd dépense davantage de carburant. Le carburant coûte cher. Mais pas question pour Ryanair de repasser trop souvent à la pompe. Quitte à rogner sur les marges de sécurité. Pour diminuer le poste "kérosène" dans son budget, la compagnie fait donc pression sur ses pilotes. Alors qu'ils sont censés avoir le pouvoir de décision quant au carburant supplémentaire embarqué à chaque vol pour pallier les imprévus, ils n’ont, en fait, pas le droit à une réserve de plus de 300 kg. L’équivalent de 5 minutes de vol supplémentaires… Et comme 5 minutes, ce n’est quand même pas Byzance, les procédures de "mayday fuel" et d’atterrissage prioritaires sont plus fréquentes de la part des pilotes Ryanair.

4 – Embarquer par une porte, débarquer par une autre, 25 minutes chrono

Le temps d’immobilisation des appareils au sol est une dépense. Un avion sur le tarmac ne gagne pas d’argent, il en coûte. Alors Ryanair a trouvé la solution: en même temps que les passagers arrivés à destination descendent, les suivants embarquent par une autre porte. Entre-temps, les hôtesses et stewards sont tenus (contractuellement) de faire le ménage eux-mêmes, la compagnie ne voulant pas engager d’onéreux sous-traitants. Une course contre la montre: ils disposent de 25 minutes avant le vol suivant.

5 – Peu importe la nationalité, des contrats irlandais

Ryanair établit pour son personnel des contrats de travail irlandais. Que le salarié vive en France, en Grèce ou en Pologne, peu importe. Une forme de "dumping social", puisque les charges sociales sont bien moindres en Irlande. Autre économie, un brin osée, celle des heures de travail effectivement payées. En effet, dès que l’avion a touché le sol, Ryanair considère que ses employés à bord ne travaillent plus. La compagnie ne leur paye donc que les heures de vol. Un dispositif également valable pour les pilotes.




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