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Manifestation massive à Londres contre la retraite à 68 ans

mercredi, 30 novembre, 2011 - 19:27

Un mouvement record depuis les années Thatcher : après avoir vu leur niveau de vie déjà sévèrement attaqué, les Britanniques refusent la réforme des retraites. Témoignages de manifestants.

Plus de deux millions de grévistes, des centaines de milliers de personnes dans les rues, pour la première fois depuis trente ans le gouvernement a réussi à mobiliser contre lui de nombreux Britanniques. La faute principalement à des négociations avec les syndicats sur la réforme des retraites dans l'impasse.

Le ministre des finances George Osborne veut accroître de 50% notre cotisation tout en réduisant notre retraite et en allongeant notre durée de cotisation

explique John Gray, un employé de 49 ans de l’association locative de Tower Hamlets, l’une des municipalités de Londres.

Ce dernier n'est pourtant pas mal loti avec une rémunération mensuelle de 2.500 £ (2.875 €). "Un très bon salaire" reconnait-il volontiers. Il est pourtant aujourd'hui dans la rue car il n'accepte pas l'augmentation brutale de ses cotisations retraite et, surtout, le recul de la date à laquelle il pourra la prendre. Sa cotisation est "d'environ 200 £". Avec le plan établi par le gouvernement de David Cameron, elle passera, selon ses calculs, "à 300 £" et sera repoussée à 68 ans. Et il touchera un an et demi de salaire le jour où il arrêtera de travailler, soit 45.000 £, puis chaque mois 50% de son dernier salaire mensuel. "Si le plan de retraite existe encore" précise-t-il. Car le système est, affirme-t-il, menacé.

De nombreux collègues ne pourront pas verser 100 £ de plus par mois et tireront un trait sur leurs pensions. Ce dernier risque donc de s’écrouler si plus personne ne cotise et nous n’aurons du coup plus rien.

Non loin de la, Sam Arbuckle, 34 ans estime: 

à travers le changement de notre programme de retraite, le gel de notre salaire depuis 2010 alors que l’inflation a atteint 5,2% ces derniers mois, ainsi que la baisse de budgets de nos opérations, le gouvernement nous méprise.

Vivre et travailler correctement

L’assistante sociale demande

juste plus de reconnaissance et de considération. Notre travail est utile. Nous voulons donc pouvoir en vivre et pouvoir travailler correctement. Au final, ne l’oublions pas, ce sont les gens pour qui nous travaillons, les familles d’accueil et les enfants, qui en subissent les premières conséquences. La société toute entière est touchée

Alors que le bureau national des statistiques a récemment dévoilé que plus d’un million de Britanniques âgés de 16 à 24 ans ne trouvaient pas d'emploi, de nombreux jeunes et d'étudiants participent à la marche. "Nous n'avons déjà pas de boulot en sortant de nos études" constate, désabusé, Duncan, 24 ans et titulaire d'une maîtrise de droit. 

David Cameron et les conservateurs parlent constamment de motivation et d'envie mais ou pouvons nous les trouver lorsque le présent est sombre et l'avenir si peu réjouissant ?  




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