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La corruption renforce la crise

jeudi, 1 décembre, 2011 - 11:32

Le manque de transparence nuit à la zone euro. La preuve? La Grèce et l'Italie, les plus durement touchées par la crise de la dette, sont aussi perçues comme les plus corrumpues. Un rapport de Transparency International publié aujourd'hui vient éclairer le lien entre déficit de transparence et résilience face à la crise.

Un déficit peut en cacher un autre. Et derrière les dettes abyssales des pays de la zone euro, c’est aussi la transparence qui fait défaut. Dans son rapport annuel sur la corruption, publié aujourd’hui, l’ONG Transparency International note que le déficit de transparence en Europe a un impact direct sur la crise de la dette.

[Une tourmente européenne] en partie liée à l'incapacité des pouvoirs publics à combattre la corruption et l'évasion fiscale qui comptent parmi les causes principales de la crise",

estime Transparency, qui a attribué une note de zéro (corruption maximale) à dix (transparence maximale) et classé 182 pays dans le monde selon la perception de la corruption du secteur public.

Si les habituels bons élèves européens demeurent en tête, certains pays de la zone euro figurent à des niveaux de corruption peu reluisants. Le club des trois scandinaves est sans surprise très bien classé: Danemark (9,4), Finlande (9,4) et Suède (9,3) sont respectivement second ex-aequo et quatrième d’un classement mondial dominé par la Nouvelle-Zélande.

La Grèce et l'Italie, les plus corrompues de la zone euro

Mais mis à part la Finlande donc, les pays de la zone euro occupent des places moins glorieuses. Le rapport en cible deux: l’Italie, et la Grèce. La première est créditée d’un 3,9 sur 10, et se classe au 69e rang mondial. La Grèce ne fait pas mieux, loin de là : avec un indice de 3,4 elle pointe à la 80e place. A égalité avec le Maroc, la Thaïlande ou le Salvador, et derrière le Lesotho ou la Chine. Des mauvais scores que la déconfiture financière rend plus criants, selon l’ONG internationale.

La crise de l’euro zone "reflète une faible gestion financière, un manque de transparence ainsi qu'une mauvaise utilisation des fonds publics", estime ainsi Robin Hodess, directrice de recherche au sein de Transparency, et interrogée par l'AFP.

De fait, la zone euro ne progresse globalement pas : l’Italie (indice inchangé), la Grèce (-0,1 point), l’Espagne (+0,1), l’Irlande (-0,5) ou l’Autriche (-0,1) sont rétrogradés au regard du classement 2010, tandis que la France (25e), le Portugal (32e) ou les Pays-Bas (10e) se maintiennent à leur rang. L’Allemagne gagne une place, se classant 14e.

Pour son rapport, Transparency a collecté des données auprès de 13 institutions internationales, comme la Banque mondiale, les banques régionales de développement, ou le Forum économique mondial. Le classement reflète la perception de la corruption, et non son ampleur réelle.




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