Valence sur la paille, les écoles pourraient fermer
La communauté de Valence doit des sous. Beaucoup de sous. Aux banques, aux pharmaciens, aux libraires... Et aux écoles. Ces dernières, étouffées financièrement, pourraient fermer si le gouvernement ne rembourse pas ses dettes.
L’école Ramiro Izquierdo de Castellón a fait parvenir une circulaire aux parents de ses élèves… leur annonçant la potentielle fermeture de l’établissement. Faute de ressources. Le gouvernement de la communauté autonome de Valence, qui n'a plus un sous en poche, ne lui verse plus un centime depuis six mois, et les caisses de l'établissement acusent désormais un trou béant de 104.000 euros. Conséquence: l’école ne peut plus payer ses assurances, son service d’entretien, et même ses factures de téléphone et la lumière…
Un cas extrême mais qui n’est pas isolé, puisque 450 établissements privées conventionnés de la région sont dans une situation similaire. Au total, la Generalitat leur doit la bagatelle de 50 millions d'euros. Ce sont donc 225.000 écoliers valenciens qui pourraient faire les frais de l’incurie financière de leur gouvernement. Preuve de ce sauve-qui-peut général, certains directeurs ont demandé à leurs enseignants de renoncer aux primes de noël, ou de sucrer une partie de leur salaire.
Promesse non tenue
La communauté éducative doit rencontrer le président de la Generalitat, Alberto Fabra, pour réclamer son dû. Mais la méfiance est totale, vis-à-vis de celui qui jurait il y a plusieurs semaines qu’une partie de la dette serait épongée avant la fin de l’année. Promesse non tenue, et Fabra continue : la Generalitat se refuse toujours à évoquer une date de remboursement et son président promet de régler la question dans les "prochaines semaines".
La colère gronde chez les parents d’élèves, et, désormais, chez… les libraires ! Car c’est la Generalitat qui finance les manuels scolaires des bambins, mission qu’elle n’assume plus. Le syndicat des libraires lui réclame la modique somme de 31 millions d’euros d’impayés.
Dettes is the question
Rappelons que fin décembre, les pharmaciens avaient ouvert le bal. Leur ardoise est plus chargée encore : 60 millions d’euros. Pour protester contre le mauvais payeur Fabra, ils s’étaient mis en grève pendant trois jours.
Alors le président, coincé, appelle Madrid et les banques au secours de sa Generalitat exsangue. Mais pourrait vite tourner en rond : s’il a sollicité un crédit auprès du gouvernement central la semaine dernière, c’est pour en rembourser un autre. Celui de 123 millions d’euros contracté chez la Deutsche Bank. Pour finir 2011 au chaud, la Generalitat de Valence avait emprunté 1,2 milliard d’euros aux banques. Le serpent se mord la queue.
2012 sera donc peu chantante. Si le système éducatif survit, reste le milliard d’euros de coupes budgétaires, qui promet une austère cure aux administrés valenciens. Et Fabra, par décret, vient d’augmenter l’impôt sur le revenu et le prix de l’essence (+4,8 centimes).
Repéré sur El Pais: Los impagos de la Generalitat ponen al filo del cierre a colegios valencianos