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L’Europe sans pitié pour la Grèce et l’Espagne

mardi, 24 janvier, 2012 - 11:16

Les ministres des Finances de la zone euro demandent à la Grèce et à l'Espagne de se serrer encore plus la ceinture. En cause, l'absence d'accord avec les créanciers privés pour réduire la dette grecque et le taux de chômage record en Espagne.

Nous accueillons positivement la convergence croissante et avons demandé au gouvernement grec de parvenir dans les prochains jours à un accord sur les termes et les conditions d'une offre de participation du secteur privé",

a déclaré, lundi 23 janvier, Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, à l'issue de la réunion à Bruxelles des ministres des Finances de la zone euro, ajoutant que le "programme budgétaire grec a dérapé".

Comprendre: la Grèce doit encore se serrer la ceinture et trouver un meilleur accord avec le Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne pour pouvoir bénéficier du nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros. D'après les derniers chiffres, les revenus publics n'ont pas réussi à tenir les objectifs de réduction fixés, en dépit de la cure de rigueur imposée aux Grecs.

Le gouvernement de Papademos doit désormais trouver au plus vite un accord avec le secteur privé pour réduire la dette du pays de 100 milliards d'euros, sous peine de faire défaut d'ici à deux mois. Si les négociations aboutissent, le taux d'endettement public de la Grèce, actuellement de 160% du PIB, devrait être ramené à 120% à l'horizon 2020.

Pas de délai supplémentaire pour l'Espagne

L'Espagne s'est également faite rappeler à l'ordre par l'Eurogroupe: tenant à saluer les efforts réalisés ces derniers mois, le Commissaire européen de l'Economie et des Finances, Olli Rehn, a refusé de donner plus de temps au pays pour réduire son déficit public.

Il est essentiel que le gouvernement espagnol, soutenu par sa forte majorité parlementaire, restaure la confiance dans la viabilité de ses finances publiques […]. Nous considérons qu'il est particulièrement important que l'Espagne s'en tienne aux objectifs fixés et qu'elle fasse tout son possible pour qu'ils soient atteints en 2012 et 2013".

Le ministre des Finances espagnol, Cristóbal Montoro, avait pourtant demandé à Bruxelles de revoir à la hausse le taux de déficit public autorisé de 4,4% du PIB pour 2012, à l'aune de la situation économique de son pays bien en dessous des estimations qui avaient servi de base de calcul.

Lorsque Bruxelles a dit que l'Espagne devait réduire son déficit à 4,4%, c'est parce qu'elle prédisait une croissance de 2,3%. Ce scénario supposerait une hausse des revenus fiscaux, mais avec une récession les revenus fiscaux vont de nouveau diminuer"",

a déclaré M. Montoro au quotidien La Vanguardia.

En 2011, le déficit espagnol s'élève à 8% du PIB au lieu des 6% prévus. Un taux "regrettable" pour le Commissaire Rehn.

Madrid doit particulièrement faire des efforts pour réduire son taux de chômage, au niveau record de 21,52% de la population active au troisième trimestre 2011. Un taux jugé "inacceptable" par Bruxelles, d'autant plus que les estimations de la Banque d'Espagne pour 2012 le mettent à 23,4%.

L'augmentation des impôts décidée par le nouveau gouvernement le 30 décembre dernier, en dépit des promesses de campagne de Rajoy, a cependant été qualifiée de "mesure très significative" par Olli Rehn. En clair: bien, mais peut mieux faire.


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