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Eurocrash! La fin de l’euro en chantant

jeudi, 26 janvier, 2012 - 12:02

La comédie musicale Eurocrash! tourne en dérision la politique européenne sur la monnaie unique.

Ça ne pouvait venir que d’Angleterre. Cynique et souvent tordante, la comédie écrite par le correspondant du prestigieux quotidien britannique The Economist, David Shirreff, est en ce moment en tournée en Allemagne, après un beau succès sur l’île de la perfide Albion en 2011.

Dans la peau d’Hansel et Gretel, Mark et Gilda abandonnés en pleine forêt tombent sur une jolie petite maison, sentant bon le pain d’épices. Les maîtres des lieux ne sont autres que Papa Kohl et Madam’ Mitterrand, couple délirant, parents d’un enfant obèse: l’Euro. Alors que l’allemand Mark est enrôlé de force dans la Euro Economic School, l’ingénue Gilda (en référence à l’ancienne monnaie hollandaise) essaie de comprendre ce monde horrible et sans logique aucune qu’est l’Euroland.

L'auteur rend la monnaie de sa pièce à l'euro

De Papa Kohl qui tente désespérément d’inculquer les valeurs d’austérité et les principes de la géniale Bundesbank allemande à ses otages grecs, espagnols et irlandais, au pitoyable Serpent monétaire à l’épreuve de ses rhumatismes, en passant par les dernières monnaies européennes existantes, cachées dans la peur d’être aspirées par cet enfer d’euro, l’auteur de l’opérette s’en donne à cœur joie.

Et tout le monde y prend pour son grade: Jean Monnet "le plus grand bureaucrate que la France ai jamais porté", le mégalo Sarkozy et la laborieuse Merkel, ou encore le chauffeur de taxi allemand qui blâme son passager grec.

David Shirreff explique:

L’idée de cette comédie musicale est née de la frustration que j’avais à écrire sur cette crise. C’est aussi un avertissement sur l’issue possible de la zone euro et son crash final,

Critique de la gestion anglaise et de la porte claquée par Cameron "pour sauver la city", il se défend d’être eurosceptique. Cependant, on perçoit bien à travers la pièce sa défiance face au "fabuleux projet de l’euro", consistant à intégrer dans une même zone monétaire des économies aussi éloignées.

Le choix de la comédie musicale, alternant couplets simples et ironiques et dialogues loufoques mais instructifs, permet aussi bien aux initiés qu’aux profanes de s’amuser franchement. Et c’est bien là le pari réussi par les auteurs d’Eurocrash! : faire rire sur un sujet aussi dramatique.


Eurocrash! en langue anglaise. Texte : David Shirreff. Musique : Russel Sarre. Direction artistique : Ross Livingstone.

Représentation ce jeudi 26 janvier au Prime Time Theater de Berlin
A Francfort du 27 au 29 janvier, House of Finance
A Londres du 8 au 11 février au Cockpit Théâtre




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