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L’économie « au black » fait grise mine en Europe

vendredi, 27 janvier, 2012 - 09:54

L’économie souterraine recule en Allemagne et dans la plupart des pays européens. La France fait partie des bons élèves comparée au pays du sud de l'Europe, mais aussi du nord... 

Travail au noir, activités légales non déclarées ou illicites, escroqueries aux régimes sociaux: le registre de l’économie parallèle est vaste. Elle représente en Allemagne 13% du produit intérieur brut (PIB), soit la bagatelle de 343 milliards d’euros, d’après une étude de l’Institut de Tübingen IAW.

Du fait d'un marché du travail florissant et d'une économie "toujours dynamique", le poids de l’économie souterraine devrait reculer de 1,6 milliards d’euros en 2012. Une baisse cependant deux fois moins importante que lors des deux années précédentes.

Jusqu'à 17% du PIB

Si l’Allemagne est aujourd’hui dans la moyenne européenne, elle revient de loin. En 2004, l’économie informelle avait atteint 17% de la richesse nationale. A cette époque, il était admis que le montant moyen des revenus non déclarés par les ménages allemands avoisinait les 300 euros.

Comme dans la plupart des pays de l’OCDE, le travail au noir est l'une des composantes majeures de l’économie souterraine allemande. Il concerne particulièrement le bâtiment, la restauration et les services à la personne. La baisse des cotisations d’assurance maladie pour les soins aux personnes âgées, l’introduction des fameux mini-jobs (petits boulots payés 400€ par mois sans cotisations patronales ni salariales) et un durcissement sans précédent des sanctions ont depuis porté leur fruits. Aujourd’hui, les employeurs et particuliers allemands réfléchissent à deux fois avant d’embaucher une personne "au black".

C’est devenu très compliqué de travailler au noir. Dans la restauration, on peut encore trouver du travail dans des établissements en périphérie, moins côtés et qui ont peu de moyens. Dans mon cas, personne de l’équipe ne doit savoir que je ne suis pas déclaré : si quelqu’un fait une imprudence, et que les autorités le découvrent l’entreprise doit payer 20 000 euros d’amende et je suis immédiatement reconduit à la frontière,

explique à Myeurop William (prénom modifié à sa demande), cuisinier extra-communautaire et non déclaré dans un restaurant de la capitale allemande.

Des surprises en Europe

 

 

En Europe, les pays du sud sont bien plus touchés par l’économie souterraine, qui représente entre 20 et 25% du PIB. Un cruel manque à gagner pour des pays qui cherchent aujourd’hui à redresser leurs finances publiques

Mais, surprise, les pays scandinaves, généralement réputés sérieux, sont au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, avec près de 15% d’économie illégale en Norvège. Quant à la France, elle fait figure de bon élève, avec 10,8% "seulement" d’économie souterraine, contre 14,3% en 2004.

La charge fiscale, la moralité fiscale des contribuables et le rapport des citoyens à l’Etat sont les trois facteurs qui expliquent généralement la part de l’économie souterraine dans les différents pays européens",

nous explique Friedrich Schneider, co-auteur du rapport et professeur d’Economie à l’université de Linz.

Le renforcement de la lutte contre les différentes formes de fraudes fiscales et sociales doit également y être pour quelque chose en France…




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