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L’Europe impose la rigueur et confirme l’option libérale

mardi, 31 janvier, 2012 - 09:27

Une Europe définitivement libérale et, finalement, désunie. C'est le visage qu'ont montré les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles. La République tchèque s'est jointe au Royaume-Uni pour refuser le pacte de discipline budgétaire. Et la Suède a refusé de se joindre à l'accord sur "un assainissement axé sur la croissance".

« Ce ne sera pas une conférence de presse. Il n’y a rien qui ait été dit que vous ne sachiez déjà », a constaté Nicolas Sarkozy, à l’issue des discussions.



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Ce ne sera pas une conférence de presse. Il n’y a rien qui ait été dit que vous ne sachiez déjà,

a constaté Nicolas Sarkozy, à l’issue des discussions entre les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles.

 Le ton est donné.

La Grèce, qui ne faisait pas partie du programme, a bien animé les débats – par ailleurs sans grande surprise – après la proposition allemande d'une mise sous tutelle budgétaire d'Athènes. Tout au long de l'après-midi, les rumeurs ont circulé sur la convocation d'un nouveau sommet le 8 février prochain. La chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et Jean-Claude Juncker, premier ministre luxembourgeois, ont toutefois exclu cette hypothèse. "Je fais confiance aux ministres des Finances pour régler la question", a déclaré Angela Merkel.

Une désinvolture surprenante alors que la Grèce, toujours plus engluée dans la récession, peine à se mettre d'accord avec ses créanciers privés pour réduire sa dette de 100 milliards d'euros. Condition sine qua none au déblocage du second plan d'aide de 130 milliards d'euros, vital puisqu'Athènes doit rembourser 14,5 milliards de prêts le 20 mars – faute de quoi elle sera en cessation de paiement.

Ils partirent 27 et arrivèrent 25

La chancellière s'est déclarée heureuse de l'adoption du pacte budgétaire négocié entre décembre 2011 et janvier 2012 – une exigence allemande -, et cela malgré l'absence, certes prévue, du Royaume-Uni, et de la République tchèque (imprévue), au rang des prochains signataires.

À ce titre, le tout nouveau président du Parlement européen, Martin Schulz, qui juge avec le PE que ce traité est inutile, a réclamé une Europe unie tout en se réjouissant paradoxalement de la mise à l'écart de David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni. "J'ai remercié les 26 d'avoir résisté à Cameron", a-t-il confié pendant sa conférence de presse.

Ce pacte budgétaire, qui doit entre autre instaurer une règle d'or (pas de budget avec un déficit structurel de plus de 0,5 % du PIB) dans les constitutions nationales, devra être signé en mars et ratifié plus tard dans les États membres. C'est-à-dire après les présidentielles pour le cas français, et avec des référendums possibles dans plusieurs pays.

L'adoption par les 25 revient de loin. Nicolas Sarkozy était en opposition avec le premier ministre polonais, Donald Tusk, qui voulait participer aux réunions de la zone euro mises en place par le pacte. Un compromis a finalement été trouvé: deux réunions par an, au minimum, réuniront les pays ayant l'euro comme monnaie et une autre accueillera toutes les parties signataire du nouveau traité.

Le libéralisme pour l'emploi des jeunes

"Sur la voie d'un assainissement axé sur la croissance et d'une croissance favorable à l'emploi". C'est le nom du seul accord obtenu hier soir par les 27 chefs d'État et de gouvernement du l'Union européenne. Oups, non, seulement 26 chefs… Le premier ministre suédois, Fredrik Reinfelft, n'ayant pas daigné y adhérer pour des "raisons parlementaires". On n'en saura pas plus pour le moment, sauf à noter l'étrangeté de la chose: c'est un des pays le plus en forme de l'UE qui désapprouve un texte pour l'emploi.

L'accord, d'inspiration libérale, se compose de trois parties:

  1. La stimulation du marché du travail, spécialement pour les jeunes. Les États devront mettre en place chacun un plan national de l'emploi où ils faciliteront l’accès à une première expérience en veillant à ce que chacun sorte de l'école en recevant une offre d'emploi, parte en apprentissage, continue ses études ou… ait droit à un stage. La création d'emplois dans l'économie verte est suggérée, autant que la baisse du coût du travail. Pour financer cela, l'UE aidera d'abord les pays les plus en difficulté.
  2. "Achever [dans son sens premier, NDLR…] le marché unique". Pour cela, les 26 comptent sur la simplification des obligations comptables d'ici à juin 2012, et surtout, la mise en place des règles ayant rapport à tout ce qui touche internet (signature électronique, droits d'auteurs…) décidées par la Commission européenne. Il s'agira aussi d'appliquer la législation (et les privatisations qui en découlent) "dans des domaines tels que les services et le marché unique de l'énergie". Dans la même optique, les 26 encouragent la levée des barrières commerciales.
  3. "Relancer le financement de l'économie". Cela passe notamment par l'utilisation, d'ici à juin, des fonds toujours disponibles qui devront avoir été débloqués pour permettre la réalisation de projets précis ; "Une attention particulière étant accordée au renforcement de la croissance et à la création d'emplois".

Cet accord fera l'objet d'une évaluation lors du Conseil européen de juin. En attendant, nul doute que la jeunesse européenne aura pris le temps de célébrer les 25 ans de la mesure européenne la plus populaire auprès d'elle: le programme Erasmus.




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