« Plus de Heineken pour moi »
Pour protester contre la hot-line anti Européens de l'Est lancée par le parti de Geert Wilders, deux eurodéputés polonais et roumain appellent à un boycott des produits néerlandais.
Dans une lettre adressée à leur compatriotes d'Europe Centrale et de l'Est, les eurodéputés Sebastian Valentin Bodu (PPE, Roumanie) et Jacek Saryusz-Wolski (PPE, Pologne) demandent aux "100 millions de citoyens européens qui ont vécu derrière le rideau de fer" de boycotter les produits néerlandais.
La raison de leur appel est le lancement il y a quelques jours, par le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, d'un site destiné à dénoncer les "nuisances" des immigrés. La page décrit l'entrée aux Pays-Bas des ressortissants polonais, bulgares ou roumains comme une invasion, "une immigration massive qui engendre de nombreux problèmes: incommodité, saleté, pression sur le marché du travail et problèmes d'intégration et de logement."
De quoi rappeler aux deux eurodéputés l'isolement des pires heures de la Guerre Froide.
Un parti radical des Pays-Bas a réussi à nous rappeler que l'extrémisme et la discrimination basées sur la citoyenneté sont toujours en pleine forme dans l'Europe de 2012, de manière de plus en plus virulente et avec l'appui d'un gouvernement européen".
"Humiliés, insultés et menacés"
Les insinuations sans fondement du leader d'extrême-droite hollandais, réputé pour ses sorties xénophobes, sont inacceptables pour ces deux eurodéputés qui pensaient que l'Europe assurait une égalité de traitement entre ses citoyens. Las, le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte, dont la coalition est soutenue par le même Geert Wilders, a même refusé de condamner le site.
Nous considérons que le gouvernement néerlandais doit recevoir un message clair de ces 100 millions de citoyens européens qui ont exactement les mêmes droits que ceux des Pays-Bas".
Ils invitent ainsi les consommateurs des pays d'Europe Centrale et de l'Est à boycotter les produits néerlandais.
Si les Néerlandais ne veulent pas de nous, nous ne voulons pas de leurs produits".
L'eurodéputé polonais a même osé dégainer l'arme absolue:
Plus de Heineken pour moi"
assure-t-il au journal NRC Handelsblad.
Shell, Dove, Amstel, Lipton, Rexona, Knorr, Axe, Wolters Kluwer et Tom Tom font aussi partie de la liste, non exhaustive, citée par les deux hommes dans leur "union contre l'extrémisme".