L’Agence européenne pour les droits fondamentaux a lancé une grande enquête sur les discriminations envers les homos, bi et trans dans toute l'Europe. Première en son genre, l’enquête devrait servir à trouver des solutions efficaces face aux violences subies.
Comment les discriminations envers la communauté homosexuelle peuvent-elles être efficacement combattues en Europe ? C’est à cette vaste question que l’Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne cherche à répondre par une enquête lancée le 2 avril. L’Agence espère cibler les problèmes rencontrés par la communauté homosexuelle en matière de discrimination et pouvoir donc proposer des solutions concrètes et efficaces.
Une première historique en Europe
Ce sondage en ligne jusqu’à la mi-juin est ouvert à toutes personnes de plus de 18 ans s’identifiant homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles, et résidant dans les 27 Etats membres de l’Union européenne et en Croatie. Il faut environ 20 minutes à l’internaute, dont l’identité reste totalement anonyme, pour répondre à une série de questions concernant l’acceptation de sa sexualité par la société dans laquelle il vit.
C’est la première enquête effectuée à travers toute l’Union européenne qui vise à dresser une image précise de la vie des homos, bi et transsexuels et des discriminations dont ils sont victimes. Par ce biais, l’Agence européenne cherche à combler un réel manque, s'appuyant sur le fait qu’aujourd’hui "il n’y a pas d’étude qui couvre l’Europe et qui soit capable de montrer l’ampleur réelle des discriminations auxquelles les personnes LGBT doivent faire face".
Grande participation espérée
L’association LGBT européenne ILGA Europe se réjouit de cette initiative qui est selon elle "une occasion historique". Les autres associations LGBT européennes ont toutes très bien accueilli le sondage et joueront un important rôle en servant de relais d’information. Selon elles, il est important de montrer que l’Agence européenne ait choisi un institut de sondage indépendant pour conduire cette enquête. C'est en effet Gallup, l’établissement qui effectue les Eurobaromètres, qui est chargé de recolter les données.
Tout l'enjeu est de fournir aux autorités européennes des informations objectives, réalisées par un institut de sondage professionnel et non par des associations à qui l'on pourrait reprocher un certain parti pris",
a expliqué à Têtu Laura Leprince, référente française de l'enquête.
Le succès du sondage dépend du fait qu’un large groupes de citoyens y participe. Il est donc très important que les participants au questionnaire le diffusent que ça soit par e-mail ou bien grâce aux réseaux sociaux",
déclare Jörg Steinert, président et porte-parole de l’association LGBT de Berlin-Brandenbourg.
En France, l’association SOS Homophobie compte créer une page Facebook pour rendre plus visible le sondage.
Mettre en place une législation européenne
A côté du volet destiné aux citoyens européens, cette enquête comporte aussi une partie pour les organismes publics. En parallèle du sondage, des interviews et questionnaires seront menés dans des établissements préalablement sélectionnés tels que des écoles, des centres médicaux ou des autorités locales. L’Agence souhaite ainsi mettre en valeur les bonnes et mauvaises pratiques des pouvoirs publics.
Le sondage sur la discrimination et la victimisation à l’encontre des personnes LGBT sera en ligne jusqu’à mi-juin 2012. L’Agence espère pouvoir rendre public les résultats de l’enquête d’ici la fin de l’année 2013. L’analyse aura vocation à servir de base de travail pour l’élaboration de nouvelles législations européennes, notamment les directives pour l’égalité. L’enquête pourra donc être utilisée par les pouvoirs politiques nationaux et européens ainsi que par les ONG et associations.